Black Diamond (2009) Pascale Lamche

Pays de productionFrance ; Belgique
Sortie en France15 septembre 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée101 mn
DistributeurShellac (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurPascale Lamche
Société de production Roche Productions
Coproduction Artémis Productions (Bruxelles)
Coproduction France 2 Cinéma
ProducteurDominique Tibi
CoproducteurPatrick Quinet
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Distributeur d'origineOlivier Raffet
Ingénieur du sonJoël Flescher
MixeurPatrick Ghislain
MonteurRodolphe Molla
MonteurAlexandre Bruant

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Personnage central d’un conte africain, Anansi est une araignée rusée qui cherche le profit à tout prix en exploitant la crédulité de ses interlocuteurs pour mieux les vampiriser. Du conte à la réalité il n’y a qu’un pas, que Pascale Lamche franchit. La réalisatrice va en effet se référer à cette légende pour dénoncer ce qui fait partie des plus juteuses arnaques actuelles : le trafic de jeunes Africains par de gros bonnets étrangers. On connaissait le "Blood Diamond, cette pierre rosâtre de grande valeur, qui donnait son titre à un film d’Edward Zwick dénonçant les conditions d’exploitation des mines en Sierra Leone, le trafic d’armes et la corruption qui gangrène de nombreux gouvernements. Le Black Diamond du documentaire de Pascale Lamche n’a pas moins de prix. Au regard des sommes versées pour l’achat ou le transfert des footballeurs dans le mercato mondial, on comprend sans mal que des entreprises peu scrupuleuses aient vu dans le trafic de jeunes talents sportifs l’occasion de se faire quelques billes. C’est le cas d’une organisation du Qatar, "Aspire Football Dreams", dont Pascale Lamche a cherché à comprendre les agissements en s’appuyant sur le travail de journalistes locaux, au Ghana et en Côte-d’Ivoire. L’organisation mandate dans les pays africains des recruteurs qui organisent des concours et des matchs de football à la recherche de "diamants noirs" : des joueurs exceptionnels, susceptibles de jouer ensuite dans les plus grands clubs européens. La logique voudrait qu’ayant découvert un petit virtuose, dans les bidonvilles d’Abidjan par exemple, ces recruteurs alignent les billets pour dédommager les familles, financer le voyage de la future star dans son centre de formation et récupèrent ensuite leur mise, lors de son premier contrat par exemple. C’est compter sans l’aura dont jouit le footballeur dans les pays d’Afrique noire, où chaque enfant rêve de devenir le futur Drogba. Un rêve largement exploité : en leur laissant croire que leur enfant deviendra bientôt un joueur riche et célèbre, les recruteurs soutirent aux parents des sommes supposées payer le voyage, qui souvent représentent toutes leurs économies. Ainsi, ils se font de l’argent en exploitant la misère et la naïveté, car finalement les jeunes se retrouvent bien souvent abandonnés, sans papiers dans des pays étrangers, trop honteux pour vouloir revenir chez eux. On l’aura compris, le film s’attaque à un sujet fort embarrassant pour toutes les organisations respectables qui sont mêlées de près ou de loin au trafic. Aussi, la matière manque lorsqu’il s’agit de décrypter le circuit des transferts et l’accueil des jeunes. Le film choisit donc de faire appel à des métaphores, en laissant de l’espace à des séquences animées assez poétiques, qui illustrent l’escroquerie dont sont victimes les adolescents. Un parti pris délicat, qui ne fonctionne pas toujours, puisqu’on peut n’y voir qu’un dérivatif aux lacunes du film, dont le sujet est pourtant passionnant.
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