Yves Saint Laurent - Pierre Bergé, l'amour fou (2009) Pierre Thoretton

Pays de productionFrance
Sortie en France22 septembre 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée98 mn
DistributeurSophie Dulac (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurPierre Thoretton
Assistant réalisateurÈve Guillou
ScénaristeÈve Guillou
Société de production Les Films du Lendemain
Société de production Les Films de Pierre (Paris)
Coproduction France 3 Cinéma
ProducteurKristina Larsen
ProducteurHugues Charbonneau
Directeur de productionOlivier Guerbois
Distributeur d'origine Sophie Dulac Distribution (Paris)
Directeur de la photographieLéo Hinstin
Ingénieur du sonThomas Boujut
MixeurEmmanuel Croset
Compositeur de la musique originaleCôme Aguiar
MonteurDominique Auvray

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Du 23 au 25 février 2009, dans la nef du Grand-Palais, l’homme d’affaires Pierre Bergé mettait aux enchères l’imposante collection d’art privée qu’il avait patiemment constituée avec son compagnon, le couturier Yves Saint Laurent, décédé le 1er juin 2008. Autour de cet événement, L’Amour fou parcourt, images d’archives et entretiens à l’appui, cinquante années d’une vie commune tout entière dédiée à la haute couture et à la passion de l’art. Rencontre, premiers succès, mais aussi jours sombres, fêtes dispendieuses, drogues, dépressions..., le film dévoile les coulisses de cette vie de couple rythmée par l’implacable cycle des collections et l’exigence de la création. Des jardins de Majorelle à Marrakech au château Gabriel en Normandie, en passant par le somptueux appartement parisien bientôt vidé de ses nombreuses oeuvres d’art, Pierre Bergé se confie, face caméra, et raconte les bonheurs comme les douleurs. Au premier abord, créant des parallèles inattendus entre leur collection d’art et les propres créations d’Yves Saint Laurent (la fameuse robe Mondrian, les collections inspirés des arts primitifs, etc.), L’Amour fou s’annonce comme un film sur l’intimité d’un artiste et son rapport à l’art. Comment viennent les idées ? Sur quel terreau privé, personnel, s’est épanouie l’inspiration d’un styliste considéré aujourd’hui comme révolutionnaire ? Mais, très vite, l’omniprésence de Pierre Bergé vampirise l’ensemble du film. Il ne s’agit en fait ni de création ni d’intimité, ni même, tristement, d’amour - fût-il fou... -, mais d’un sentiment plus complexe et ambigu qui a trait aux enjeux de pouvoir et de mémoire. Dicté par les paroles rigides de l’homme d’affaires, le film tourne à la volonté de contrôle, comme s’il fallait figer une fois pour toutes le "mythe Saint Laurent" dans une histoire officielle labellisée Pierre Bergé. Contre-exemple symptomatique : depuis deux ans, le PDG de la maison YSL s’oppose, au nom du droit à l’image, à la diffusion de Célébration, d’Olivier Meyrou, un documentaire sur les dernières années de travail du couturier, jugé moins flatteur pour le couple. Là, avec L’Amour fou, aucune crainte : le portrait est en tout point empathique et hagiographique. Témoin privilégié et principal intéressé de l’histoire, Pierre Bergé veille ainsi scrupuleusement à l’héritage et à la mémoire de son ex-compagnon, redorant au passage son propre portrait, souvent écorné par les médias qui ont fait de lui un oiseau de proie calculateur quand il dit avoir plutôt assumé, dans l’ombre, le rôle de l’ange gardien protecteur. Sa démarche peut paraître compréhensible, mais on ne peut que regretter qu’elle dirige l’ensemble du film. L’Amour fou y perd non seulement son objectivité, mais surtout son intérêt...
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