Entre nos mains (2009) Mariana Otero

Pays de productionFrance
Sortie en France06 octobre 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée88 mn
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Générique technique

RéalisateurMariana Otero
Société de production Archipel 33
ProducteurDenis Freyd
Distributeur d'origine Diaphana (Paris)
Directeur de la photographieMariana Otero
Ingénieur du sonPierre Carrasco
MixeurYann Legay
Compositeur de la musique originaleFred Fresson
MonteurAnny Danché

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Nous avions été émus par Histoire d’un secret, un film confession où Mariana Otero s’impliquait personnellement. Cette fois, la documentariste plante sa caméra loin de son environnement familial, dans une usine en redressement judiciaire, du côté d’Orléans. D’une certaine façon, elle continue de s’impliquer, tant on la sent présente à chaque plan, en voix off, femme parmi les femmes, ouvrière de l’audiovisuel parmi les ouvrières de la confection. Le goût du travail bien fait, réalisé dans la dignité, lie la réalisatrice à ces ouvrières anonymes. Dans le paysage audiovisuel, le documentaire est à la croisée de l’artisanat et de l’industrie, d’où sa fragilité. Tout comme le travail des piqueuses de Starissimo, elles aussi dans une situation précaire. Des ateliers aux magasins et aux bureaux, d’avril à juin 2009, M. Otero a donc filmé les personnels de cette fabrique de sous-vêtements féminins, au moment où ils essayent de créer une Scop pour sauver leurs emplois, car leur patron (qui a donné son accord pour le tournage à condition qu’il n’apparaisse pas à l’image) laisse sombrer son entreprise. Les délégués syndicaux relaient les informations. Un cadre du service commercial est prêt à prendre de nouvelles responsabilités. Mais la caméra capte le plus souvent les ouvrières, jeunes ou moins jeunes. Et si l’on doit donner un mois de son salaire pour faire démarrer la coopérative, et ceci sans garantie de réussite, il est bien légitime de réfléchir. Sylvie, avec une prudence toute paysanne et une fausse naïveté, exprime les réticences de la base. Le 4 juin, le patron les convoque pour leur soumettre une proposition : devenir "associé extérieur". La réunion est tendue. Le patron semble d’autant plus menaçant qu’il reste invisible à l’écran. Sa proposition est écartée. Peu après, les magasins Cora déréférencent leurs produits. Sans le principal client, le montage financier de la Scop n’est plus validé par les banques. Sabine, qui ne croit pas aux coïncidences, voit dans cette fin malheureuse une revanche du patron. L’entreprise sera liquidée en novembre 2009, ajoutant cinquante chômeurs sur les listes de Pôle Emploi. La réalisatrice ne fait pas un film militant. Elle laisse le spectateur seul juge des situations et des personnes. Son film a pourtant une portée politique car une sorte de (tout) petit miracle a lieu pendant cette période d’interrogations : les différents personnels se parlent pour la première fois et, grâce au principe du "une personne égale une voix", chacun a besoin de l’assentiment des autres pour monter la coopérative (tout à coup, "tout le monde nous aime !" dit avec ironie une ouvrière). La Scop devient alors une sorte d’école de la solidarité. Et le film s’achève par un baroud d’honneur : malgré l’échec, les personnels choisissent de terminer, comme dans un film de Jacques Demy, en chantant ce qu’ils ont appris pendant cette expérience revigorante.
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