Fin de concession (2009) Pierre Carles

Pays de productionFrance
Sortie en France27 octobre 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée131 mn
DistributeurShellac (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurPierre Carles
Société de production C-P Productions (Montpellier)
Société de production Les Mutins de Pangée (Paris)
Société de production Touscoprod (Paris)
ProducteurAnnie Gonzalez
Distributeur d'origine Shellac Distribution
CadreurGonzalo Arijon
CadreurOlivier Azam
CadreurEric Biesse
CadreurPascal Boucher
CadreurGilles Bour
CadreurPierre Carles
CadreurDamien Doignot
CadreurFabrice Ferrari
CadreurAnne Fribourg
CadreurPhilippe Lespinasse
CadreurIgor Ochronowicz
CadreurBoris Perrin
CadreurLudovic Raynaud
CadreurVéronique Rossignol
Ingénieur du sonMarie-Pierre Thomat
Ingénieur du sonJean-Baptiste Haehl
Ingénieur du sonDavid Rit
MonteurBernard Sasia
MonteurMatthieu Parmentier

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Paris, mai 2010, "tout a failli s’achever ici". Ici, c’est à l’Automobile-Club, place de la Concorde, où a lieu chaque quatrième mercredi du mois le Dîner du Siècle, rassemblant élus de gauche et de droite et journalistes influents dans une ambiance de chaude camaraderie. Il y était question de piéger David Pujadas, le présentateur-vedette du journal de 20 heures de France 2. Flash-back. Ainsi commence le nouveau film de Pierre Carles, que l’on a l’habitude de qualifier de trublion. S’il prouve encore qu’il est un semeur de trouble, Fin de concession ne s’arrête pas à sa seule agitation, il en donne les raisons, qui ont toujours à voir avec les médias dominants, dont Carles avait dénoncé les (auto)censures dans Pas vu pas pris, il y a maintenant quinze ans. Le journaliste a donc pris de l’âge et, en s’attaquant cette fois au "scandale" du renouvellement automatique de la concession de TF1 pourtant accordée pour une durée de dix ans au groupe Bouygues en 1987, il en vient à se demander s’il n’a pas perdu son "fighting spirit" sur la route des années. Car il ne se révèle plus aussi facile pour lui d’aller titiller les "grands (journalistes) de ce monde". C’est là l’atout du film : son hésitation. L’enquête de Pierre Carles sur les raisons du silence, toutes chaînes confondues, entourant la question de la concession de TF1 se double en effet d’une remise à plat du "concept" de critique radicale, tel qu’il l’avait appliqué jusqu’ici. Facilement flatté par celui qu’il voulait piéger (J-M. Cavada), séduit par celle qu’il voulait bousculer (Élise Lucet), tendrement éconduit par celle qu’il pensait faire parler (Audrey Pulvar)... et si Pierre Carles était, lui aussi, devenu une institution, un "mec qui tutoie les politiques", comme le lui avait prédit J. Chancel, passé maître en la matière ? Posant sur les images de son enquête sa voix (de making) off, il semble commenter la chronique d’un ratage. Et c’est redoutablement malin ! Car sous ses airs de militant has been, incapable de se montrer incisif face à des journalistes-à-papa, Pierre Carles s’offre de ressusciter dans un lent travail collectif. Il fait ainsi appel à l’esprit corrosif de Jean-Edern Hallier, se voit imposer par sa productrice, A. Gonzalez, les services d’une journaliste vénézuelienne, V. Martínez, recourt à toutes les ruses pour décrocher une interview (louant une montgolfière pour pénétrer la citadelle France 2 ou se déguisant en "Carlos Pedro" pour ne pas être reconnu !). Avec un humour débridé, l’enquêteur met en scène ses difficultés et ses contradictions pour finalement renouveler ses méthodes. Il invente une forme de contestation "sans concession", une sorte d’entartage postmoderne : lui et une fine équipe dorent le scooter de David Pujadas, après lui avoir remis la "Laisse d’or du laquais le plus servile du pouvoir". Boucle bouclée. Et entre-temps, il aura tout de même aligné les preuves à charge contre la "confraternité" des journalistes, soumis au pouvoir politique, lui-même dévoué à la sphère économique mondialisée. Bravo !
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