Draquila - L'Italia che trema (2009) Sabina Guzzanti

Draquila - L'Italie qui tremble

Pays de productionItalie
Sortie en France03 novembre 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurSabina Guzzanti
ScénaristeSabina Guzzanti
Société de production Secol Superbo e Sciocco Produzioni (Roma)
Société de production Gruppo Ambra (Roma)
Société de production Alba Produzioni (Roma)
Société de production Bim Distribuzione (Roma)
Producteur exécutifSergio Bernardi
Producteur exécutifSandro Frezza
Producteur exécutifFerdinando Vicentini Orgnani
Distributeur d'origine Bellissima Films (Paris)
Directeur de la photographieMario Amura
Directeur de la photographieClarissa Cappellani
Ingénieur du sonErwan Kerzanet
Ingénieur du sonMarzia Cordò
Compositeur de la musique originaleRiccardo Giagni
Compositeur de la musique originaleMaurizio Rizzuto
MonteurClelio Benevento
RégisseurAnita Lamanna
AnimateurSergio Gazzo
GraphisteSergio Gazzo

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le cinéma italien, malgré ses problèmes évidents de production, voire de créativité, s’est déjà penché sur la figure du Cavaliere, notamment avec Le Caïman de Nanni Moretti, vision complexe et détournée du pouvoir berlusconien. D’ailleurs, ce film évoquait précisément, au sein même de son récit, la question de la difficulté à représenter Silvio Berlusconi. Heureusement, il reste le documentaire. Ce Draquila, l’Italie qui tremble se place directement dans la lignée du cinéma de Michael Moore. On y voit en effet, devant et derrière la caméra, une animatrice télé-actrice-cinéaste-comique, se faire la porte-parole des damnés du régime. Sabina Guzzanti avait déjà signé, en 2005, un film à charge contre les abus de pouvoir de Silvio Berlusconi : Viva Zapatero !, dans lequel elle dénonçait, sous la forme d’une satire, la censure à l’oeuvre dans les médias italiens. L’intelligence de sa démarche consiste ici à refuser l’attaque générale. Il ne s’agit pas d’un tableau baroque de l’Italie sous Berlusconi, mais de la dénonciation d’un scandale spécifique : celui qui a entouré les tremblements de terre ayant ravagé l’Italie du Nord. Ces désastres ont donné lieu, à l’époque, à des visites et des discours émus de Berlusconi, mais la reconstruction a ensuite été très lente. Et surtout, elle a fait l’objet d’étonnantes magouilles financières. Cette attaque ciblée devient plus globale lorsque la réalisatrice démontre comment, en se servant d’une clause exceptionnelle prévue pour les travaux urgents mais surappliquée par le régime, toutes les mesures écologiques ou économiques minimum ont pu être totalement bafouées. Le film suit ce fil et en vient ainsi à tirer le portrait d’un État au fonctionnement mafieux, qui est devenu tout puissant grâce à l’immobilier, au mépris de toutes régulations. La démonstration est faite avec quelques traits d’humour, et divers coups d’éclat montés par Guzzanti, qui se grime et adopte la posture du clown provocateur, familier des adeptes de Moore. Mais l’Italienne se démarque de l’Américain en faisant preuve d’une véritable rigueur dans sa démonstration. Le film joue de manière plus mesurée la carte de l’émotion et, surtout, se concentre sur des faits précis au lieu d’accumuler des généralités souvent plus discutables. Les témoignages ne jouent pas au jeu du plus malin, même si, comme souvent dans ce genre de film militant, la partie adverse n’est pas tellement invitée à prendre la parole pour se défendre ou mettre en perspective les accusations dont elle est l’objet. L’oeuvre reste donc subjective, mais pas manipulatrice pour autant. Le résultat n’en est que plus déprimant, car le constat est d’une sévérité, voire d’une noirceur, souvent implacable. Tout cela donne donc un film glaçant, plus proche d’une enquête comme Inside Job [v.p. 318] que d’un brûlot comme Fahrenheit 9/11. Le spectateur y gagne, même s’il n’est guère plus rassuré...
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