Les Yeux ouverts (2009) Frédéric Chaudier

Pays de productionFrance
Sortie en France03 novembre 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
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Générique technique

RéalisateurFrédéric Chaudier
ScénaristeFrédéric Chaudier
ScénaristePatricia Mortagne
Collaborateur scénaristiqueJean-Louis Fournier
Société de production Flair Films (Paris)
Producteur associéChristophe Février
Producteur associéPierre Barnerias
Producteur associéJacqueline Baert
Producteur associéDominique Auroy
Producteur déléguéGuillaume Roy
Producteur exécutifGuillaume Roy
Producteur exécutifLaurent Ramamonjiarisoa
Distributeur d'origine Zelig Films Distribution (Paris)
Directeur de la photographieFrédéric Chaudier
Directeur de la photographieLaurent Ramamonjiarisoa
Ingénieur du sonChristophe Robert
MixeurÉric Lesachet
Compositeur de la musique originaleLoïk Dury
Compositeur de la musique originaleChristophe Minck
Directeur artistiqueDominique Welinski
Directeur artistiqueNathalie Notebaert
MonteurNadia Ben Rachid

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

En 2003, Frédéric Chaudier, le réalisateur des Yeux ouverts, a accompagné pendant dix mois son père, alors atteint de sclérose en plaque, dans l’unité Jeanne Garnier. Sept ans après sa mort, Chaudier revient dans cette structure, avec le personnel de laquelle il a manifestement gardé des liens de proximité et d’amitié, et filme ce qu’il convient de faire quand il n’y a plus rien à faire, partageant avec nous la force de ce ressenti. À sa suite, nous découvrons des malades en toute fin de vie, à ce moment de vertige, de fragilité extrême et de force redoutable qui est le lot des sursitaires. Leur grâce est émouvante et ils sont filmés avec tant de douceur qu’ils deviennent comme des elfes fragiles. Le personnel médical, médecins, infirmières, kinésithérapeutes, est filmé avec la même attention délicate dans son stupéfiant dévouement et sa merveilleuse obstination à maintenir vivante la dignité de ceux dont le corps a définitivement trahi. On découvre alors, incrédule, qu’ici la langue de bois n’existe pas et que ceux qui veulent mourir sont non seulement écoutés mais plus encore entendus. Le problème est posé sans tabou, en considérant simplement comme évidente l’idée qu’on ne peut supporter que ce que l’on peut supporter et que nul n’est là pour juger, qu’il faut savoir recevoir la demande d’un homme, fût-il jeune, qui n’en peut plus pour que, justement, il reste un homme, et un homme libre jusqu’au bout. La loi Léonetti, que l’on voit ici dans son application la plus concrète, pèse de sa force en instaurant un véritable dialogue adulte entre soignants et soignés, dans une humanité conjointe. Sa grande force et sa profondeur, c’est cette réponse apolitique et claire qu’elle apporte à l’inéluctable et qui est ici en acte. Pour autant, le propos s’affranchit de toute dimension pédagogique : il ne cherche pas à démontrer mais à témoigner de ce que c’est qu’être un humain, retranché dans le silence d’une chambre, loin de la clameur, de la fureur de la ville, dont les images intercalées (chantiers, couloirs de métro, avenues bondées) nous rappellent que la vie est mouvement et parfois fureur. Alors, si ces Yeux ouverts sur la vie, la mort, l’impensable, l’impensé, la peur insondable, sont parfois d’une facture un peu naïve et le commentaire un peu théâtral, là où l’on aurait souhaité plus de sobriété, ce sont tout de même l’extrême honnêteté de la démarche et la tendresse infinie des images, la clarté des regards, qui l’emportent. Enfin, le choix de séquences d’animation et l’utilisation d’un petit personnage dessiné, incarnation lyrique et burlesque du réalisateur, finissent de donner à l’ensemble des interrogations - bien plus sociétales que médicales - la puissance d’une profondeur toute poétique.
© LES FICHES DU CINEMA 2010
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