Small is beautiful - C'est par où demain? (2009) Agnès Fouilleux

Pays de productionFrance
Sortie en France10 novembre 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée106 mn
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Générique technique

RéalisateurAgnès Fouilleux
Société de production Les Films Bonnette et Minette (Saint Martin en Vercors)
Distributeur d'origine Les Films Bonnette et Minette (Saint Martin en Vercors)

générique artistique

Edgar Pisani(dans son propre rôle)
Bernard Ronot(dans son propre rôle)
Raoul Jacquin(dans son propre rôle)
Aurélie Trouvé(dans son propre rôle)
Helen Holder(dans son propre rôle)
Martin Pigeon(dans son propre rôle)
Christian Vélot(dans son propre rôle)
Pierre Darfeuil(dans son propre rôle)
Manu Drogue(dans son propre rôle)
Michel Vignat(dans son propre rôle)
Olivier de Schutter(dans son propre rôle)
Daniel Gueguen(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Documentariste engagée, Agnès Fouilleux avait convaincu avec Un aller simple pour Maoré, sur la complexe situation de Mayotte (2009). Face à la complexité de la situation agroalimentaire de la planète, elle semble avoir oublié tout ce qui faisait la force se son précédent opus : la clarté du propos, la qualité des images, la nervosité du montage. Son Small Is Beautiful, il est vrai, part avec un sérieux handicap : comme elle l’a elle-même déclaré, "beaucoup de films sortis ces dernières années traitent d’une thématique proche". Notamment, le riche Solutions locales pour un désordre global [v.p. 544] de Coline Serreau, dont le grand mérite, outre sa qualité formelle, était de montrer des solutions possibles et de sortir du cadre hexagonal. Fouilleux, elle, n’a pas su se dépêtrer de son sujet, ni dans le fond, ni dans la forme. La forme ? Des entretiens filmés de manière ultra conventionnelle, parfois exagérément passéistes (Raoul Jacquin), de longs tunnels didactiques (la palme revient à Aurélie Trouvé, maître de conférence à l’ENSEA de Dijon, qu’on espère moins ennuyeuse face à ses étudiants !), des interventions en off soutenues (quelle invention !) par des images de famines ou de désastres écologiques... La forme, c’est surtout le choix de Fouilleux de proposer un film-puzzle, une mode dans beaucoup de documentaires, un expédient-alibi le plus souvent, pour évacuer toute construction solide. Ici, malgré la taille des morceaux, la bonne volonté du spectateur ne parvient pas à reconstituer un quelconque ensemble. S’étirant sur 109 très longues minutes (durée étrange pour un film qui pourrait prétendre à un destin télévisuel ou militant), les témoignages s’enchevêtrent donc. La plupart n’apportent rien qui n’ait déjà été montré avec plus de vie et de talent, notamment sur la biodiversité et les sols : on regrette le couple Bourguignon cher à Serreau et quelques autres ! Curieusement, Edgar Pisani, ancien ministre de l’Agriculture de de Gaulle et alors apprenti-sorcier de l’américanisation de notre agriculture et de la course à l’hypermécanisation et aux rendements, n’apparaît pas à l’image : on l’entend esquisser une sorte d’autocritique désabusée, et proclamer maintenant, non sans raison !, que "50 fermes de 100 hectares valent mieux qu’une seule de 5000", d’où le titre emprunté à l’économiste Ernst Friedrich Schumacher. On retiendra tout de même deux moments forts. Les interventions de Bernard Ronot, agriculteur bourguignon, qui abandonna le tout-chimique et participe au réseau des "semences paysannes", au propos clair, simple, étayé, hélas trop morcelé. Et puis une séquence bruxelloise au contenu captivant, guidée par Martin Pigeon, sur le lobbying des grands groupes d’intérêts (céréaliers, prédateurs de l’eau, syndicats), qui assiègent les institutions européennes au sein des 4 km2 du quartier européen de Bruxelles, avec, en prime, le témoignage franc et direct d’un lobbyiste. Elle dure dix minutes et n’intervient qu’au bout de quatre-vingts...
© LES FICHES DU CINEMA 2010
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