Le Président (2009) Yves Jeuland

Pays de productionFrance
Sortie en France15 décembre 2010
Procédé image35 mm - Couleur
Durée98 mn
DistributeurRezo Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurYves Jeuland
Société de production La Générale de Production (Paris)
Producteur déléguéAlexandre Hallier
Directeur de productionJulie Guesnon Amarante
Distributeur d'origine Rezo Films (Paris)
MixeurStéphane Larrat
MonteurLizzie Gelber

générique artistique

Georges Frêche(dans son propre rôle)
Laurent Blondiau(dans son propre rôle)
Frédéric Bort(dans son propre rôle)
Gilles Cohen-Solal(dans son propre rôle)
Pascal Provencel(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Il arrive que dans des documentaires on rencontre des personnages ou des situations qui, dans le cadre d’une fiction, auraient semblé totalement caricaturaux et exagérés. C’est peu dire que Le Président entre dans cette catégorie. En effet, Georges Frêche, l’homme qui est au centre de ce portrait, est l’archétype de ce qu’on appelle un "personnage haut en couleur".! Maire de Montpellier de 1977 à 2004, puis président de la région Languedoc-Roussillon, Frêche (qui est mort avant la sortie du film), était, à l’échelle nationale, surtout connu pour ses déclarations très politiquement incorrectes. Celles-ci ont d’ailleurs conduit à son exclusion du Parti socialiste en 2007. Mais elles lui ont également permis de conserver une popularité forte dans sa région, et d’être largement réélu à son poste de président de région en 2010, sans être soutenu par aucun parti. Ici, la ligne narrative est claire : le documentaire se concentre sur cette campagne mouvementée, en tentant d’analyser à travers elle, à la fois la personnalité de Frêche, la fascination et les mécanismes de la politique électorale régionale. La caméra suit Frêche de radio en radio, de meeting en meeting, mais également dans des réunions stratégiques avec ses conseillers. Sous l’angle de l’analyse politique, le film est d’un cynisme effrayant. En effet, Frêche et ses conseillers sont toujours extrêmement clairs sur la triste idée qu’ils se font des électeurs comme des médias, ou sur l’utilité de faire délibérément de la provocation. Certaines paroles, par exemple sur la nécessité de ne rien dire d’intéressant, marquent les esprits ! Ce cauchemar de la démocratie est relayé par un Frêche apparaissant comme un poussah cabot mais souvent silencieux, qui observe l’agitation qui se crée autour de lui avant d’agir, généralement avec un art consommé du coup d’éclat. L’ambiguïté du film vient alors du fait qu’on ne peut jamais très bien évaluer l’authenticité de ce qui nous est montré : Frêche est-il pris sur le vif, ou est-il en train de se mettre en scène pour les caméras ? Cela étant, la délectation que l’on sent chez le politicien à incarner son personnage de provocateur est tout aussi révélatrice de ce qu’il est qu’une authentique confession. Aussi, ce côté potentiellement un peu biaisé ne gâche pas l’intérêt du film (et le plaisir qu’il peut procurer), car les masques que les politiques choisissent de porter constituent également un sujet fort. De plus, on réussira tout de même à trouver dans le film quelques moments qui parviennent à capter des comportements dont l’authenticité ne fait guère de doute. Ainsi, l’image qui est sans doute la plus forte de ce documentaire est celle où l’on voit Frêche et ses conseillers en train de partager un repas, engloutissant d’énormes cuillerées comme d’insatiables gloutons. Dans cette image apparaît de façon frappante une représentation symbolique de leur appétit de conquête démesuré, et de leur étonnant instinct de prédateur...
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