Deux de la vague (2009) Emmanuel Laurent

Pays de productionFrance
Sortie en France12 janvier 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
DistributeurFilms du Paradoxe (Les) (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurEmmanuel Laurent
ScénaristeAntoine de Baecque
Société de production Films à Trois (Paris)
ProducteurEmmanuel Laurent
Directeur de productionMartin de La Fouchardière
Distributeur d'origine Les Films du Paradoxe
Directeur de la photographieNicholas de Pencier
Directeur de la photographieÉtienne Carton de Grammont
Ingénieur du sonHenri Maïkoff
MixeurPhilippe Grivel
MixeurJean-Christophe Barras
MonteurMarie-France Cuénot

générique artistique

Isild Le Besco

Bibliographie

Synopsis

Il est toujours intéressant d’observer comment l’association et la collaboration de deux contraires artistiques peuvent être fécondes en termes de créativité et de polémiques esthétiques. Ainsi ces deux-là, l’un bien né, l’autre issu d’un milieu modeste, qui font leurs armes ensemble, acquérant une connaissance intime des classiques. Ils passent ensuite à l’acte, se découvrant une complémentarité géniale, faisant entrer leur art dans la modernité. Le besoin de prendre ses distances avec un double trop symbiotique devient enfin inévitable, la rupture s’avère nécessaire pour pouvoir faire exister son moi ou son ego. La disparition prématurée d’un des deux conclut définitivement ce dialogue. Pendant les années 1960-70, en Angleterre, il y eut Lennon & McCartney. En France, durant la même période, Godard & Truffaut. Le parallèle est fertile quand on voit ceux-ci évoluer, nourris au même lait, indispensables l’un à l’autre. Godard, l’artiste, a avancé à coups de fulgurances, d’éclats, de forces, les grands anciens en mémoire et à l’esprit. Il a ainsi élargi le champ des possibles cinématographiques. Truffaut, l’artisan, s’est révélé par la matière romanesque. Il a poussé celle-ci dans ses derniers retranchements, usant et abusant d’une honnêteté, d’une franchise et d’une modestie maladives. Chez lui, la logique du bon sens est appliquée avec une rigueur scientifique. La méthode de travail de Truffaut ne pouvait le mener qu’à l’implosion ; trop sincère et trop conscient de sa place dans le cinéma d’ici. Celle de Godard, faite de petites morts et de renaissances, de découvertes et d’impasses, lui a assuré une vie longue et accidentée. Antoine de Baecque, qui signe le scénario de ce film, est un historien érudit du cinéma moderne français. Il a écrit sur la cinéphilie, dans les Cahiers du Cinéma ; ses biographies de Godard et de Truffaut semblent définitives et font autorité. Il était donc l’homme de la situation pour retracer ces parcours. Mais si Deux de la vague est habilement construit, sa réalisation se révèle maladroite, tant les apparitions d’Isild Le Besco et de de Baecque au travail peinent à égaler le style d’André S. Labarthe, l’original. Prenant comme point focal les sorties des 400 coups et d’À bout de souffle, le film décrit de manière très précise les années de formation critique aux Cahiers, les coups de pouce réciproques, l’admiration mutuelle, clamée par films interposés, puis les prises de distance et l’incompréhension lors de l’engagement militant de Godard. La sanglante scène de ménage de 1973 marquera une rupture définitive entre les deux hommes, jamais réconciliés. Cette brouille laissera un orphelin, Jean-Pierre Léaud, dont l’enfance fut filmée par Truffaut et l’adolescence par Godard. Le film choisit de conclure avec ce cinéfils, né de deux pères prestigieux et c’est une très belle idée que d’entendre Léaud recenser ce que chacun lui a respectivement apporté. Lennon & McCartney, Godard & Truffaut, l’artiste et l’artisan. Lennon et Truffaut disparurent au moment où la New Wave triomphait sur les ondes...
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