L'Info est-elle comestible ? (2010) Laurent Gervereau

Pays de productionFrance
Sortie en France12 janvier 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée102 mn
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Générique technique

RéalisateurLaurent Gervereau
Collaborateur à la réalisationCyril Stern
Distributeur d'origine Baba Yaga Distribution (Paris)

générique artistique

Jean-Christophe Averty
Plantu
Kiki Picasso
Frédéric Sautereau
Siné

Bibliographie

Synopsis

Ce film fait partie d’un cycle de cinq longs métrages réalisés par Laurent Gervereau à la demande de la Métropole Rhin-Rhône pour l’année Utopies & Innovations. Les déchets, la production d’images, la refonte du vivre en commun font partie des thèmes abordés. L’Info est-elle comestible ? s’intéresse à la question des médias. Son projet est une réflexion sur ce qui fait l’information, comment elle est produite, diffusée, choisie, que ce soit au niveau global ou local. Cette réflexion se déploie à partir d’entretiens divers avec des acteurs des médias : journalistes, représentants d’agences de presse ou de sites Internet, anonymes, et ce qu’il appelle "les invisibles". Il rend visite à la rédaction du Figaro, à Siné, à Plantu, à l’AFP, ou simplement disserte sur l’environnement urbain... Gervereau procède avec pédagogie et mène son film dans une direction qu’il ne veut ni polémique ni objective. La particularité de ces cinq films est d’avoir été conçus dans des temps très courts : dix jours pour L’Info... avec une équipe réduite au strict minimum, deux personnes, et un budget quasi nul. N’était-ce pas (trop) utopique que de vouloir relever ce défi ? Le résultat, aussi insuffisant soit-il, est respectable, compte tenu des conditions de production. Le film est bien sûr trop long, sans rythme. Les entretiens ne sont pas suffisamment montés pour mettre en évidence les faits saillants du discours. Mais on peut quand même reconnaître que Gervereau et son collaborateur "tiennent" leur film. Le propos est clair, modestement didactique, articulé de façon cohérente, et surtout semble porté par un enthousiasme communicatif. Il évite le piège du "tous pourris", de la dénonciation facile, et préfère laisser le spectateur avoir une écoute critique à partir de la parole de ses intervenants. On peut regretter quand même que les entretiens soient menés dans une forme très convenue, institutionnelle, reproduisant ainsi la forme majoritaire utilisée par les grands médias. Faut-il qu’une petite structure comme celle-ci recoure au micro-trottoir ? Il y avait sans doute matière à innover, proposer une autre façon d’orchestrer une rencontre, de faire passer l’information. Les intermèdes, eux aussi trop longs, constitués d’images d’archives, américaines pour la plupart, montrant des extraits de dessins animés, publicités ou spots d’informations, semblent avoir plus une fonction décorative qu’illustrative. Ce procédé paraît aujourd’hui assez daté, tant il a été déjà utilisé. Si l’on ne devait tenir compte que du résultat, nous aurions bien du mal à ne pas condamner le projet d’Utopies & Innovations. Il semble pourtant que certains films soient indissociables du souffle qui les porte, sauvés par le culot du pari. Ici l’ambition était dès le départ placée sous le signe de l’utopie. Utopie de vouloir faire un beau et bon film sans argent, en urgence, à deux. On peut donc se satisfaire que cela soit raté mais intéressant.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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