El Esfuerzo y el ánimo (2008) Arantxa Aguirre

Après Béjart, le coeur et le courage

Pays de productionEspagne
Sortie en France19 janvier 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée79 mn
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Générique technique

RéalisateurArantxa Aguirre
Société de production López-Li Films (Madrid)
ProducteurGema Martínez
ProducteurCarmen Huray
Producteur exécutifJosé Luis López Linares
Distributeur d'origine Eurozoom
Directeur de la photographieCarlos Carcas
Directeur de la photographieJosé Luis López Linares
Ingénieur du sonEric Ménard
MonteurSergio Deustua

générique artistique

Gil Roman
Julio Arozarena
Elisabet Ros
Julien Favreau
Claude Bessy
Michaël Denard
Michel Gascard
Maïna Gielgud
Brigitte Lefèvre
Shonach Mirk
Azari Plissetsky
Jacqueline Rayet
John Gilpin
Catherine Zuasnabar

Bibliographie

Synopsis

La dernière décennie a vu la mort de grands chorégraphes dont l’oeuvre a marqué l’histoire de la danse contemporaine : Pina Bausch, Merce Cunningham, Maurice Béjart... Leurs compagnies respectives étaient internationalement connues et leur répertoire dansé de par le monde. La disparition de ces "maîtres" a laissé des compagnies orphelines, dépositaires d’un enseignement, d’un processus créatif unique, de chefs-d’oeuvre du genre. Que deviennent-elles maintenant ? Comment continuer quand le pilier n’est plus ? Arantxa Aguirre, réalisatrice espagnole, était une grande admiratrice de Béjart. Elle suivait de près son travail et avait même pris des cours avec lui dans sa jeunesse. Elle s’est donc tout naturellement intéressée au devenir du Béjart Ballet Lausanne. Son film, comme son titre l’indique, est un documentaire sur l’après-Béjart, mort en 2007, un accompagnement non pas du deuil d’une compagnie mais de sa "survie" sans celui qui lui donnait son nom et son identité. Rien à voir donc avec le récent Les Rêves dansants, documentaire tourné du temps de Pina Bausch, dont la problématique était bien différente. Preuve que tous les "films de danse" ne se ressemblent pas et portent chacun non seulement la marque de la personnalité chorégraphique de l’artiste mais aussi celle du cinéaste derrière la caméra. Dans le film d’Aguirre, les enjeux sont ceux de l’héritage. Dans Les Rêves dansants, la transmission était au premier plan. Or, dans les deux cas, le tournage consiste à s’immiscer dans les salles de répétition, et à se faire oublier pour mieux capter la vérité du sujet. Avec patience et un intérêt évident, elle filme le danseur Gil Roman, désigné par Béjart lui-même pour être son successeur à la direction artistique du ballet, dans sa reprise en main de la compagnie. Nous le suivons au fil des répétitions de sa première création personnelle, nous éprouvons les difficultés traversées. Le présent de l’après est jalonné de séquences d’archives où l’on prend conscience de l’impact des chorégraphies de Béjart et de la difficulté à lui succéder. Béjart est l’un des premiers chorégraphes à avoir démocratisé la danse contemporaine, à avoir rendu accessible cet art au grand public. Ses oeuvres étaient porteuses d’une théâtralité incroyable, d’une puissance visuelle et émotionnelle exceptionnelle. Mais à être trop touchée par son sujet, Aguirre n’évite pas l’écueil de l’hommage trop mélo. Elle manque de recul et cela se ressent dans les séquences d’interviews, toutes à la gloire du maître et qui ne présentent pas de véritable intérêt. La parole des danseurs est trop convenue pour trouver sa légitimité dans le montage final et le sujet ne fascine que dans la captation des corps au travail, dans la danse elle-même. Car tous les danseurs sans exception possèdent une technique, une présence et une capacité de travail incroyables. Et Roman apparaît comme un digne successeur. Béjart n’est plus, mais le Béjart Ballet Lausanne a de l’avenir et ce film en atteste.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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