93, la belle rebelle (2010) Jean-Pierre Thorn

Pays de productionFrance
Sortie en France26 janvier 2011
DistributeurADR Distribution (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurJean-Pierre Thorn
Assistant réalisateurAgnès Fanget
Société de production ADR Productions (Paris)
Société de production Arte France Cinéma
Société de production INA - Institut National de l'Audiovisuel
Directeur de la photographieFrédéric Serve
Ingénieur du sonJean-Paul Bernard
Ingénieur du sonXavier Griette
MixeurJean-Guy Véran
MonteurSophie Deseuzes

générique artistique

Daniel Baudon
Sixties Memory
Marc Perrone
Loran
Bérurier Noir
Les Ramoneurs de Menhirs
Dee Nasty
Lionel D
NTM
Casey
Serge Teyssot-Gay
Zone Libre
93 Slam Caravane
Yo
Abd El Haq
Bams
Grand Corps Malade
D'de Kabal

Bibliographie

Synopsis

?Le film s’ouvre sur un concert de NTM, groupe de rap emblématique du département 93, porte-parole de toute une jeunesse, dont les textes rageurs ont défrayé la chronique. Jean-Pierre Thorn nous conduit sur le terrain, avec Daniel Baudon, batteur du groupe Sixties Memory, déambulant dans le quartier de son enfance. Fils d’ouvrier, ouvrier lui-même pendant quelques temps, il a saisi sa chance de fuir l’usine grâce à la musique rock dès qu’il l’a pu. Son récit, filmé caméra au poing, est émaillé d’archives magnifiques de cette époque (les années 1960) où la banlieue était synonyme de confort moderne et d’avenir radieux. Puis c’est au tour de Marc Perrone, accordéoniste de génie, promoteur du folk jazz dans les années 1970, de longer les étendues urbaines cent fois détruites et reconstruites, jusqu’à la "Cité des 4 000" de sa jeunesse, aujourd’hui largement disparue. Là aussi, ses souvenirs s’enchevêtrent avec de la musique et des extraits d’un remarquable documentaire : Enfants des courants d’air d’Édouard Luntz, qui montre le chantier des bâtiments en construction, jouxtant les bidonvilles des années 1960. Le musicien évoque les terrains vagues qui permettaient de s’évader. Avec Loran des Bérurier Noir, le parcours passe par le RER et le récit des bastons essuyées, gamin, en 1977. Le mouvement punk signait la décadence du rock et il ne faisait pas bon afficher ses convictions. Il raconte les concerts du groupe dans un squat mythique, le "service d’ordre" du FN dont il fallait se méfier, notamment à cause de ses "ratonnades" notoires. Pour lui aussi la musique a été une échappatoire, un espace de liberté mais surtout un mode de vie, une façon d’être ensemble dans le partage. La série de portraits se poursuit avec DJ Dee Nasty qui évoque ses débuts, dans les années 1980, au moment où le hip-hop arrivait en France, où les sound systems s’improvisaient dans les friches urbaines des usines vacantes, où les jeunes, délaissés par le pouvoir politique, se sont mués en break-dancers, graffeurs, rappeurs, et se sont emparés de toute une culture pour se l’approprier. J-P. Thorn achève son film en beauté, avec la scène slam et fusion actuelle : D’de Kabal, le collectif "93 Slam Caravane", Casey et "Zone Libre", autant de talents qui sont nés et ont grandi sur des territoires dévalués par les médias, mais où chacun à sa façon crée du lien social, en dignes héritiers de leurs aînés, tout autant contestataires et engagés. Le réalisateur de Allez Yallah ! et de On est pas des marques de vélo poursuit le travail qu’il avait commencé sur le hip-hop en l’élargissant judicieusement à toutes les mouvances artistiques alternatives, qui ont vu le jour entre les tours du 93. Ainsi, à travers les récits de musiciens, qui sont à la fois artistes et engagés politiquement, il parvient à construire une véritable histoire du département, qu’il révèle alors sous un jour beaucoup plus passionnant et constructif que le cliché dans lequel on a si souvent tendance à l’enfermer.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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