Le Bal des menteurs (2010) Daniel Leconte

Pays de productionFrance
Sortie en France02 mars 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée116 mn
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Générique technique

RéalisateurDaniel Leconte
ScénaristeDaniel Leconte
ScénaristeDenis Jeambar
ScénaristeStéphanie Kaim
Société de production Film en Stock (Paris)
Coproduction Doc En Stock (Paris)
Producteur déléguéDaniel Leconte
Producteur exécutifRaphaël Cohen
Directeur de productionEric Dionysius
Distributeur d'origine Happiness Distribution (Paris)
Directeur de la photographiePatrick Ghiringhelli
Directeur de la photographieFranck Guérin
Directeur de la photographieXavier Liberman
Ingénieur du sonSylvain Decosse
Compositeur de la musique originaleCyril de Turckheim

générique artistique

Florian Bourges(dans son propre rôle)
Denis Robert(dans son propre rôle)
Imad Lahoud(dans son propre rôle)
Jean-Louis Gergorin(dans son propre rôle)
Philippe Rondot(dans son propre rôle)
Dominique de Villepin(dans son propre rôle)
Yves Bertrand(dans son propre rôle)
Renaud Van Ruymbeke(dans son propre rôle)
Edwy Plenel(dans son propre rôle)
Nicolas Sarkozy(dans son propre rôle)
Franz-Olivier Giesbert(dans son propre rôle)
Jean-Claude Marin(dans son propre rôle)
Thierry Herzog(dans son propre rôle, l'avocat de Nicolas Sarkozy)
Olivier Metzner(dans son propre rôle, l'avocat de Dominique de Villepin)
Olivier Pardo(dans son propre rôle, l'avocat d'Imad Lahoud)
Hervé Temime(dans son propre rôle, l'avocat de Denis Robert)
Maurice Lantourne(dans son propre rôle, l'avocat de Florian Bourges)
Paul-Albert Iweins(dans son propre rôle, l'avocat de Jean-Louis Gergorin)
Richard Malka(dans son propre rôle, un avocat de Clearstream)
Christophe Belloc(dans son propre rôle, un avocat de Clearstream)
Francis Szpiner(dans son propre rôle, l'avocat de Dominique Baudis)
Jean-Pierre Mignard(dans son propre rôle, l'avocat d'Edwy Plenel)

Bibliographie

Synopsis

Fort du succès de C’est dur d’être aimé par des cons, son documentaire sur le procès des caricatures de Mahomet, Daniel Leconte ramène ses caméras au palais de justice. Le film est conçu d’une manière à peu près identique, mais l’axe change, puisqu’on passe ici du débat social à la joute politique. Le procès, cette fois, c’est celui de l’affaire Clearstream. Un procès comme un journaliste n’oserait même pas en rêver, puisqu’il oppose rien de moins qu’un ex-Premier ministre (Dominique de Villepin) et un Président de la République en exercice (Nicolas Sarkozy), autour d’une sombre histoire d’espionnage, de corruption, de listings banquaires trafiqués et de rivalité politique. Cette histoire, pleine de haine, de secrets et de choses qui nous dépassent, aurait d’ailleurs pu avoir une dimension théâtrale assez grandiose. Or, on se rend compte ici qu’elle ressemble en fait beaucoup moins à du Shakespeare qu’à un mélange entre Le Grand blond... et Les Tontons flingueurs. Aussi, et bien qu’elle nous soit racontée par le menu, l’intérêt est moins dans l’histoire que dans ce qu’elle révèle, à savoir que le mensonge est aujourd’hui, dans les hautes sphères du pouvoir, une pratique non seulement courante, mais pour ainsi dire admise. Car ce que nous montre Leconte en couvrant ce procès, c’est avant tout une grande comédie, interprétée par un luxueux casting de ténors de la politique et de ténors du barreau, dont il est vite apparent - voire avéré - que tous mentent. Alors même que, tour à tour, chacun se drape dans son honneur offensé ou brandit les valeurs de la République, tout le monde joue. Chaque acteur a son style : emphase avec Villepin, cabotinage malicieux avec son avocat, pragmatisme style "le bon sens près de chez vous"avec celui de Sarkozy... Mais personne n’est crédible. Il y avait donc là un vrai sujet, et matière à s’indigner et/ou à rire. Le titre semble d’ailleurs annoncer qu’il remplit le contrat (traiter le sujet, s’en indigner et en rire). Mais il faut noter que ce Bal des menteurs s’écrit avec des guillemets, ce qui indique qu’il s’agit (comme pour C’est dur d’être aimé par des cons) d’une citation. En d’autres termes : l’auteur dit les choses sans les dire. Et le problème est que cette stratégie, Leconte l’applique au-delà du titre : il envoie des signaux qui semblent le rattacher à un cinéma impertinent à la Pierre Carles, mais prend soin de rester protégé par une forme d’"objectivité journalistique". Il collecte des faits et des témoignages comme pour un dossier d’instruction, mais ne les fait pas résonner entre eux, et donc ne construit pas une réflexion ni ne donne à entendre un point de vue. Il en résulte alors un film documenté et édifiant, mais cinématographiquement inexistant (la grammaire est ici entièrement celle de la télé) et intellectuellement peu stimulant. Car, de ces deux heures d’enquête, on ne ressort finalement avec en tête qu’un classique "tous pourris" qui ne sonne plus guère que comme un constat un peu las et blasé...
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