Correspondances (2010) Laurence Petit-Jouvet

Pays de productionFrance
Sortie en France02 mars 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée58 mn
DistributeurFilms du Paradoxe (Les) (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurLaurence Petit-Jouvet
Assistant réalisateurAwa Traoré
Société de production Association Avril
Société de production Arcadi (Paris)
Société de production Image Au Féminin
Distributeur d'origine Les Films du Paradoxe
Directeur de la photographieClaire Childeric
Directeur de la photographieIssiaka Konaté
Ingénieur du sonPascal Ribier
Ingénieur du sonBenoît Bruwier
MixeurJean-Marc Schick
Compositeur de la musique originaleMartin Wheeler
Compositeur de la musique originaleTata Bambo Kouyaté
Compositeur de la musique originaleYacouba Sissoko
MonteurMathilde Grosjean

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Correspondances est né d’ateliers audiovisuels sur le thème du travail, intitulés "lettres filmées" et encadrés par la documentariste Laurence Petit-Jouvet. Un projet qui a réveillé tant de paroles que la réalisatrice a décidé de le prolonger pour évoquer la diaspora malienne. D’où ce film dressant le portrait de plusieurs femmes qui vivent en France, récemment immigrées ou descendantes d’immigrés plus ou moins intégrés, en dialogue épistolaire avec d’autres Maliennes vivant dans leur pays et tentant de le développer. Le dispositif du film est relativement simple, centré sur les lettres que s’envoient ces femmes. La réalisation s’organise autour de leurs prises de parole face caméra, avant que leur voix off ne commente leur quotidien, mettant en scène leur vie et les problèmes évoqués par leurs lettres. Et si le travail, les difficultés qu’il implique, les injustices qu’il génère, mais également les possibilités qu’il offre, est effectivement bien présent dans le documentaire, d’autres préoccupations s’infiltrent peu à peu. À travers ces portraits, le vrai thème du film devient rapidement la condition de la femme, en Afrique mais aussi dans cette société française qui prétend être plus tolérante. Un témoin parle ainsi des métiers indignes et peu payés dans lesquels elle est confinée au Mali. En France, une fringante "executive woman" parle du "plafond de verre" auquel elle se heurte dans sa profession, en tant que femme, noire et musulmane. L’incompréhension entre les générations, due notamment à une occidentalisation de certaines valeurs des jeunes, surgit également à travers les mots d’une infirmière qui parle de son métier, de l’influence de la société française sur ses choix et de l’éloignement avec sa propre mère. Et, finalement, ce sont les failles du modèle français qui finissent par prendre plus ou moins la première place, à travers notamment deux témoignages : celui d’une maîtresse d’école qui évoque ses multiples frustrations et les ghettos d’où ne sortent jamais ses élèves et celui d’une autre femme qui pousse un véritable cri du coeur, conseillant aux Maliens de ne pas immigrer, de prendre conscience du travail et du quotidien humiliant qu’elle subit en France. Ces différents témoignages possèdent une indéniable cohérence, qui donne à Correspondances toute sa force. La rigidité du dispositif peut lasser mais elle évoque une belle tradition documentaire, fondée avant tout sur le respect du sujet et de la parole des interviewés - et dont le plus célèbre représentant demeure Raymond Depardon. Correspondances ne démérite pas par rapport à cet héritage. Il crée des lignes entre les personnages, entre les destins, n’impose jamais aucun point de vue et ne s’embarrasse pas de l’artifice d’un commentaire surplombant. Sobre, il parvient ainsi à faire surgir une vision édifiante, nécessaire et émouvante, de la féminité, de la question des origines et du monde du travail.
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