Water makes money (2010) Leslie Franke, Herdolor Lorenz

Pays de productionFrance ; Allemagne
Sortie en France23 mars 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée82 mn
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Générique technique

RéalisateurLeslie Franke
RéalisateurHerdolor Lorenz
Société de production La Mare aux Canards (Paris)
Société de production Kern Film Produktion (Hamburg)
Distributeur d'origine La Mare aux Canards (Paris)
Coopérateur techniqueJean-Luc Touly
Coopérateur techniqueChristiane Hansen
Coopérateur techniqueMarkus Henn

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Paris : sa tour Eiffel, ses bateaux-mouches et son eau potable hors de prix, avec une hausse des tarifs de 103% en dix ans. Quels enjeux se dessinent derrière un simple verre d’eau du robinet ? À la suite de nombreuses villes en France, Paris a décidé en 2009 de mettre un terme au partenariat public-privé (PPP) qui le liait avec les entreprises Veolia, au nord de la Seine, et Suez, au sud. Le principe du PPP est simple : la ville conserve la propriété du réseau de canalisations tandis que la gestion en est confiée à une entreprise privée (Veolia ou Suez, donc) qui s’acquitte, pour conquérir le marché, d’un droit d’entrée. Des années plus tard, les villes décident de "remunicipaliser" l’eau. En cause : des tarifs prohibitifs, une qualité de l’eau discutable et l’abandon de l’entretien des canalisations. À travers le témoignage de Jean-Luc Touly, ex-cadre de Veolia, le documentaire de Leslie Franke et Herdolor Lorenz décrypte les méthodes grâce auxquelles "les multinationales transforment l’eau en argent" Assez banal dans sa forme, l’argumentaire prend l’allure d’une bonne dissertation, expliquant successivement les enjeux économiques pour les multinationales concernées, les enjeux écologiques et sanitaires, puis enfin les enjeux politiques. Il n’est pas rare de voir des cadres de Veolia ou de Suez se faire une place dans les ministères, et vice-versa. Le film fait alterner les entretiens avec des acteurs locaux et un commentaire plus didactique, avec pour objectif évident de sensibiliser les usagers aux dangers de la privatisation des biens publics. Diffusé à la télévision à l’occasion de la Journée mondiale de l’eau, il a fait l’objet d’une sortie en salle restreinte, dans le cadre de débats citoyens. Veolia a déjà porté une plainte contre X pour diffamation. Il faut admettre que le documentaire n’est pas tendre à l’encontre des multinationales et dénonce des pratiques non seulement mercantiles mais aussi souvent à la limite de la légalité, n’hésitant pas à parler de corruption - certains cas sont avérés, comme à Grenoble - et de trafic d’influence, à Montpellier par exemple. L’argumentation s’appuie sur des chiffres que décodent les experts comptables mandatés par les villes, inquiètes de la hausse des tarifs de l’eau, pour auditer les entreprises gestionnaires. Au-delà de la dénonciation, le documentaire propose des pistes pour améliorer non seulement la gestion économique de la distribution d’eau (le retour à un service public) mais aussi sa qualité, s’attardant sur le rôle tenu par les champs de captage, citant l’exemple de la Bavière où depuis longtemps Munich préserve la qualité de son eau en finançant une agriculture bio. Une idée que met actuellement en place Paris, afin de limiter l’introduction ultérieure de chlore dans l’eau potable. Le documentaire sait rendre passionnant les discussions sur le sujet, néanmoins le spectateur pourra se contenter de sa diffusion télévisuelle, car il reste d’un intérêt cinématographique à peu près nul.
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