Gaza-strophe, Palestine (2010) Samir Abdallah, Khéridine Mabrouk

Pays de productionFrance
Sortie en France16 mars 2011
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Générique technique

RéalisateurSamir Abdallah
RéalisateurKhéridine Mabrouk
Société de production Iskra - Images, Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles (Paris)
Société de production L'Yeux Ouverts (Nanterre)
Distributeur d'origine Iskra - Images, Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles (Paris)
Distributeur d'origine L'Yeux Ouverts (Nanterre)
Compositeur de la musique originaleAbbas Bakhtiari
MonteurKahéna Attia

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Plongés dans le noir, des hommes évoquent un retour forcé au XVIIIe siècle, puis énoncent ironiquement : "Encore une victoire comme celle-ci et il ne restera plus un Palestinien à Gaza". Les bombardements illuminent la ville sur des images d’archives. Nous sommes le 20 janvier 2009, 48h après la fin de l’opération "Plomb durci", offensive menée par l’État israélien contre Gaza. Les réalisateurs y pénètrent aux côtés d’enquêteurs du Centre Palestinien des Droits de l’Homme. Tout est détruit le long de la frontière égyptienne. Une carte animée se dessine en blanc sur fond noir. Elle représente le parcours des réalisateurs sur cette terre meurtrie en tous points. Les récits se succèdent, pris sur le vif avec une petite caméra, sur les lieux mêmes des exécutions sommaires et des ravages insensés. Ceux qui ont survécu, dans l’urgence de dire et de montrer au monde les traces encore brûlantes de cette guerre, accompagnent les enquêteurs dans les décombres. Ici, un père, sur les ruines de sa maison, décrit comment sa mère et deux de ses filles ont été tuées à bout portant par un soldat, sa troisième fille étant, elle, restée paralysée. Il relate les faits, presque mécaniquement, sans une larme, comme si une "routine" de l’horreur avait anéanti ses émotions. Des images d’archives surviennent à nouveau pour montrer une attaque, des blessés secourus... Une voix dit un poème de Mahmoud Darwich, en off ; plusieurs textes extraits d’État de siège viendront ainsi ponctuer le film, et créer une sorte de mise en abyme de ce que nous voyons à l’écran. Cette voix, nous découvrirons à la fin que c’est celle d’un paysan. Un cultivateur de fraises, qui apparaît plus tôt dans le film et dont les fruits, qui s’exportaient autrefois en Europe, périssent aujourd’hui au passage des chars. Il en régale ses visiteurs, mais leur sucre ne saurait adoucir sa colère contre un monde qui laisse faire : cet Occident donneur de leçons qui, ici, ne fait pas respecter les Droits de l’Homme. Les réalisateurs montrent un peuple palestinien sensible, dans un dispositif combinant témoignages directs, images d’archives et poèmes. Le film nous renseigne sur cette guerre qui visait largement les civils, avec ses obus à fléchettes ou ses bombes au phosphore, dont on découvre avec effroi les restes. Les Palestiniens ont la parole et le film semble d’abord leur rendre justice, en donnant l’impression d’un point de vue "de l’intérieur". Cependant, il nous laisse un peu de côté. Peut-être parce que les réalisateurs n’affirment pas un regard plus personnel et qu’ils oscillent toujours ainsi entre reportage et documentaire. Ils ont choisi une forme circulaire qui, à la fin, nous ramène aux images du début, mais entre ces deux temps, le film paraît tourner sur lui-même, se répéter, sans perspective. Il lui manque peut-être une parole introspective qui pourrait, par exemple, questionner plus en détails l’idée de "résistance désunie" brièvement évoquée.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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