Le Premier rasta (2010) Hélène Lee, Christophe Farnarier

Pays de productionFrance
Sortie en France27 avril 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée85 mn
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Générique technique

RéalisateurHélène Lee
RéalisateurChristophe Farnarier
Société de production Kidam (Paris)
Société de production Cyper Produktion (Tamarin Bay, Île Maurice)
Producteur associéPercy Yip Tong
Producteur déléguéAlexandre Perrier
Distributeur d'origine NiZ ! (Paris)
Directeur de la photographieChristophe Farnarier
Ingénieur du sonFrédéric Grémeaux
Ingénieur du sonJean-Christophe Caron
MonteurNini Ranaivoarivony

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le Premier rasta est un documentaire qui aborde un thème potentiellement fascinant : le trajet de Leonard Percival Lowell, fondateur du mouvement rastafari. À travers des images d’archives, le parcours de Lowell est reconstitué. On découvre ainsi comment, après avoir été victime d’un crime, il a fui sa famille et la bourgeoisie jamaïcaine, pour s’engager dans la marine. Puis comment, aux États-Unis, il a rencontré Marcus Garvey, précurseur du mouvement, qui prônait le retour en Afrique. La réalisatrice, Hélène Lee, montre clairement comment la pensée rasta est née du choix de Lowell de suivre une voie religieuse, et non politique. Elle explique sa volonté de faire de Hailé Selassié le chef d’un mouvement international et décrit son combat interminable contre le Premier Ministre blanc de la Jamaïque, Sir William Bustamante, jusqu’à sa mort solitaire, tragique, et son oubli sans doute immérité. Le Premier rasta a deux principales vertus : l’évocation d’une figure historique oubliée des combats pour l’égalité raciale ; l’éclaircissement des fondements d’une pensée dont, grâce à Bob Marley, tout le monde connaît l’existence, mais dont peu de gens, finalement, connaissent réellement les principes. Pour le premier aspect, le film replace Lowell dans une tradition historique importante, qui, après lui, s’est prolongée jusqu’à Barack Obama, en passant par Martin Luther King. Le Premier rasta s’efforce de présenter Lowell comme un chaînon manquant dans cette longue lignée, et de le remettre à la place qui est la sienne, à égalité avec les grandes figures qui l’ont depuis supplanté dans l’histoire officielle. Cette dimension de l’oeuvre est plutôt efficace et touchante. Lowell y apparaît comme le martyr oublié d’une cause ayant, depuis, plus ou moins triomphé. Ce trajet est dépeint de manière classique, avec de nombreuses images d’archives, illustrées par une voix off assez solennelle. Le deuxième axe de l’oeuvre est donc une explication de la pensée rasta, qui pourra apparaître à certains comme précurseur de l’altermondialisme et comme une réponse à la globalisation industrielle et à ses dangers. La réalisatrice étaye cette thèse par plusieurs témoignages, présentant différentes déclinaisons du Rasta. Certains groupes ou personnages hauts en couleur séduisent, intéressent, convainquent. En revanche, les paroles des inévitables chansons reggae apparaissent d’une naïveté assez désarmante. Mais l’aspect le plus gênant du film, ce sont les témoignages des plus fidèles disciples de Lowell, visiblement assez abîmés, qui tiennent des propos incohérents d’une voix pâteuse et auraient donc plutôt tendance à dissuader quiconque d’aller plus avant dans l’étude de la pensée rasta... Or, la réalisatrice ne remet, hélas, jamais en cause ou en perspective la façon dont les héritiers de Lowell se sont emparés de sa pensée et l’ont éventuellement dénaturée.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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