Diario de uma busca (2010) Flavia Castro

Lettres et révolutions

Pays de productionBrésil ; France
Sortie en France22 juin 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée107 mn
DistributeurFilms du Poisson (Les) (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurFlavia Castro
ScénaristeFlavia Castro
Société de production Tambellini Filmes (Rio de Janeiro)
Société de production Les Films du Poisson (Paris)
ProducteurEstelle Fialon
ProducteurFlávio R. Tambellini
ProducteurFlavia Castro
Producteur associéYaël Fogiel
Producteur associéLaetitia Gonzalez
Distributeur d'origine Les Films du Poisson (Paris)
Directeur de la photographiePaulo Castiglioni
Ingénieur du sonValéria Ferro
MixeurÉric Rey
MonteurFlavia Castro

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le 4 octobre 1984, Celso Castro, 41 ans, journaliste brésilien, trouve la mort à Porto Alegre lors de l’assaut policier consécutif à ce que la version officielle appellera un hold up, au domicile de Rudolf Golbeck, citoyen allemand, ex-consul du Paraguay au Brésil et sans doute ancien officier nazi. L’un des "cambrioleurs", se voyant encerclé, aurait abattu son complice avant de se suicider. Des témoins ont entendu les deux hommes crier : "Où sont les documents ?" En 2002, Maria, la fille de Celso, née en 1976 durant son exil à Caracas, vient de Paris à Porto Alegre pour en savoir un peu plus sur ce père qu’elle n’a connu que les trois premières années de sa vie. Maria rencontre sa grand-mère ainsi que Flavia et Joca, les enfants de Celso et Sandra, sa première femme et compagne d’armes. Cinéaste, Flavia décide alors de consacrer un film au parcours de leur père, de ses premières actions de militant communiste en 1964 (date du coup d’État militaire qui fera vivre vingt ans de dictature au Brésil) à sa mort mystérieuse. Mêlant entretiens avec les membres de sa famille - sa grand-mère, ses tantes et surtout sa mère, Sandra -, souvenirs personnels de son enfance ponctuée d’exils successifs et enquête sur les circonstances plus que troubles du prétendu suicide de son père, Flavia dresse le portrait sensible d’un homme. Mais aussi celui de jeunes Sud-Américains des années 1970, "entièrement voués à la militance" comme le dit sa mère, poussés à la lutte armée par l’instauration d’impitoyables dictatures. De Rio, où elle et Joca résident maintenant, Flavia retourne avec sa mère sur les lieux d’exil de son enfance : Santiago du Chili, Buenos Aires, d’où les coups d’État militaires et les répressions sanglantes les ont chassés, jusqu’à l’exil à Paris. Huit années paisibles auxquelles la décision commune de ses parents, pourtant séparés depuis longtemps, d’accepter l’amnistie de la dictature brésilienne l’ont arrachée. Images d’archives, photos familiales de bonheur malgré le chaos, entretiens en plans fixes, conversations avec un Joca réticent, trajets, lettres de Celso aux siens, rendant compte d’une lente et inexorable désespérance, voix off de Flavia égrenant ses souvenirs - peurs, rires, jeux des réunions politiques comme d’autres jouent à la maîtresse -, interrogation sans réponse sur l’acte ultime de Celso. Tout cela compose un film passionnant, teinté d’une nostalgie aiguë, douloureuse. Malgré la crainte de l’arrestation et de la torture, les incessants changements de domiciles, la disparition des camarades, cette vie si difficile était portée par un idéal qui faisait sens. Flavia Castro ne se contente pas de signer ici un hommage scrupuleux à la figure de son père. Mémorialiste de la génération militante de ses parents, elle l’éclaire, par son travail de recueil de témoignages, d’un jour à la fois intime et historique, réussissant un bel équilibre entre parti pris affectif et observation analytique.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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