Walk away Renee (2010) Jonathan Caouette

Pays de productionFrance ; Belgique ; Etats-Unis
Sortie en France02 mai 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurJonathan Caouette
ScénaristeJonathan Caouette
Société de production Morgane Production
Société de production Polyester
Société de production Love Streams agnès b. Productions (Paris)
Société de production Hummingbird 72
ProducteurGérard Lacroix
ProducteurGérard Pont
ProducteurPierre-Paul Puljiz
Coproducteur Agnès b. Productions
CoproducteurChristophe Audeguis
CoproducteurCharles-Marie Anthonioz
CoproducteurJonathan Caouette
Producteur exécutifCatherine Rouault
Directeur de productionAlbertine Fournier
Distributeur d'origine UFO Distribution (Paris)
Directeur de la photographieNoam Roubah
Directeur de la photographieAndres Peyrot
Directeur de la photographieJason Banker
Directeur de la photographieJorge Torres
Directeur de la photographieJonathan Caouette
Ingénieur du sonBrian McAllister
MixeurDaniel Sobrino
MonteurBrian McAllister
MonteurMarc Vives
MonteurJonathan Caouette
Coordinateur des effets spéciauxBrian McAllister
Coordinateur des effets visuelsRobert Morris

générique artistique

Jonathan Caouette
Renee Leblanc
Adolph Davis
David Paz
Joshua Caouette
Rosemary Davis

Bibliographie

Synopsis

Le premier film de Caouette avait beau s’appeler Tarnation - une version euphémisée du juron "Damnation" -, c’est bien d’une foi en la rédemption qu’il brûlait. Coudre vingt ans d’images - si âpres soient-elles - pour transfigurer le chaos d’une histoire familiale violente dans un film-monstre : tel était le projet de cette oeuvre qui, en 2004, avait ébloui. D’où le trouble ressenti à la vision de Walk Away Renée, focalisé, cette fois, sur la mère de l’auteur, Renée Leblanc, souffrant de schizophrénie. Le coeur du film - le road-trip du fils et de la mère entre Houston et New York -, est réduit à la portion congrue, tant Caouette, systématiquement, décroche de son propre récit, l’encombre de digressions, jusqu’à une curieuse échappée dans les dimensions parallèles, pour une séquence empruntant au Kubrick de 2001. Collusion de formes et de références, comme étranger à la notion d’historicité, Walk Away Renée est en cela résolument contemporain. Je suis la somme de mes influences, semble nous dire Caouette, et l’ordre dans lequel je les livre me constitue, en soi, en tant qu’auteur. De fait, son film qui, un temps, aura semblé la version longue de sa propre bande-annonce, épouse la forme d’une compilation. Sampling de son propre travail (des pans entiers de Tarnation), alternance de haute définition et de pellicule altérée de Super 8, boucles, distorsions et split-screens, survol en mode shuffle de la pop des quarante dernières années : l’époque ayant fait un hit du clip de Lana del Rey, Video Games - agrégat lo-fi et fantasmatique de films amateurs et d’images célébrant le glamour hollywoodien et son revers trash -, Walk Away Renée devrait trouver son lot de zélateurs. Pas sûr, toutefois, qu’il excède sa qualité de symptôme (du rapport, alambiqué et ultra référentiel, qu’entretient l’époque à l’image), d’autant plus que, prenant le pas sur la démarche cathartique à l’oeuvre dans son premier film, s’affirment cette fois très nettement le narcissisme de Caouette, ainsi qu’une approche parfois discutable du documentaire (plusieurs dialogues sont partiellement reconstitués en postproduction, avec des comédiens). Dans le récit d’un rapport mère / fils aussi problématique qu’inconditionnel, le film renoue pourtant, par instants, avec la grâce fébrile et bouleversante de Tarnation. Jusqu’à évoquer le récent Take Shelter - la cellule familiale à l’épreuve de l’inquiétude - et plus encore, l’oeuvre de Lynch. Lorsque Renée Leblanc se lance dans des pastiches hantés de figures de l’entertainment ("Hello, I’m Dolly Parton !"), dont on ne sait jamais comment ils finiront, dans un moment d’absence ou un rire hystérique, elle semble une figure échappée des collines de Mullholand Drive. Moments forts d’une oeuvre qui, dans l’ensemble, déconcerte : Caouette aurait-il fait, en un film, le tour de la question familiale - voire de son cinéma -, dont il tenterait ici de tirer quelque dernière substance ? Serait-il prisonnier de Tarnation, puisque paradoxalement libéré des problématiques qui le sous-tendaient ? La question se pose, tant Walk Away Renée, annexe d’une oeuvre vieille de huit ans, est aussi la promesse d’un film qui, dans le fond, ne vient jamais vraiment.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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