Une vie avec Oradour (2010) Patrick Séraudie

Pays de productionFrance
Sortie en France21 septembre 2011
Durée84 mn
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Générique technique

RéalisateurPatrick Séraudie
ScénaristePatrick Séraudie
ScénaristePascal Plas
Société de production Pyramide Production (Eymoutiers)
Coproduction France Télévision Cinéma (Paris)
Coproduction Centre de la Mémoire d'Oradour (Oradour-sur-Glane)
CoproducteurClaire Combes
CoproducteurTiziana Cramerotti
Producteur déléguéIsabelle Neuvialle
Producteur déléguéPatrick Séraudie
Distributeur d'origine Nour Films (Paris)
Directeur de la photographieMaxime Jouy
Ingénieur du sonRichard Escola
MixeurJean-Marc Dussardier
Compositeur de la musique originalePierre Redon
MonteurMichel Delsol
Photographe de plateauBenjamin Corbeau

générique artistique

Robert Hébras
Jean-Marcel Darthout

Bibliographie

Synopsis

Robert Hébras est ce témoin inlassable, limpide et doux qui, le 10 juin 1944, échappa à la mort que le régiment Der Fürher de la division blindée Das Reich sema dans le bourg d’Oradour-sur-Glane. Le réalisateur Patrick Séraudie s’est attaché à ses pas, et ce, au sens le plus strict du terme puisque nous le suivons à la fois dans les ruines telles qu’elles sont et dans le récit minutieux des faits tels qu’il les a vécus. Nous sommes dans l’oeil du témoin, de l’arrivée des Allemands au rassemblement sur le champ de foire. Puis nous sommes dans la grange "Laudye, et soudain au milieu de la fusillade, qui cisaille les jambes, tue les camarades dont les corps sans vie protègent les blessés de la mitraille. Hébras fait parler les ruines et nous introduit dans ce qui fut là une ferme, là une mercerie et là, sa maison d’enfance. Il n’en reste, hors un pan de mur, que le montant métallique, tordu par le feu et pétrifié par la rouille, de ce qui fut son lit, à jamais aux côtés de la machine à coudre de sa mère. Des images de synthèse illustrent son récit, nous permettant de visualiser la topologie du village, et de mieux comprendre comment s’est déroulé le drame, puis comment Robert et quatre autres camarades échappèrent aux balles nazies et à l’incendie de la grange. Portés par sa voix, vibrante, vivante, nous suivons le processus menant au massacre de toute la population, soient 642 personnes. Ce n’est que deux jours après le drame que Robert Hébras, blessé et réfugié dans un bourg voisin, apprit que sa mère et deux de ses soeurs avaient été tuées. Ne lui restait que son père et sa soeur aînée. À ce témoignage in situ s’ajoute, en contre-point, celui, filmé, de Jean-Marcel Darthout, autre survivant du massacre qui, lui, perdit ce jour-là sa mère et son épouse. Les mots de ces deux vieux camarades du désastre, dépositaires exceptionnels de la mémoire, se mêlent pour nous donner à comprendre, et sans doute à transmettre, le souvenir de ce qui fut le plus important massacre de civils en France, sous l’occupation allemande. Le second volet du documentaire, baptisé "Vivre", reprend l’idée, que contient le titre, que l’on ne peut vivre après Oradour, mais que l’on vit avec. La tragédie se sédimente, se minéralise en soi et devient point d’ancrage de son identité. Alors, vient la soif inextinguible de dire : ce que fait, depuis lors, Robert Hébras. Cet homme modeste - il fut toute sa vie garagiste - est stupéfiant de profondeur, d’obstination tranquille et de dignité. On le voit ainsi témoigner, encore et encore, devant des classes de collégiens allemands, venus sur les lieux du malheur. On le voit échanger avec eux, devant le monument aux martyrs sur lequel figure le nom des siens, une poignée de mains qui porte l’empreinte du souvenir des morts comme celle du désir de vivre. Et c’est alors un moment de pure émotion, qui justifie à lui seul ce documentaire, aussi implacable dans ce qu’il rapporte que bouleversant dans ce qu’il promet.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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