Los Herederos (2008) Eugenio Polgovsky

Los Herederos - Les Enfants héritiers

Pays de productionMexique
Sortie en France21 septembre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurEugenio Polgovsky
ScénaristeEugenio Polgovsky
Société de production Tecolote Films (Mexico)
ProducteurCamille Tauss
Distributeur d'origine Aloest Distribution (Boulogne-Billancourt)
Directeur de la photographieEugenio Polgovsky
Ingénieur du sonEugenio Polgovsky
Ingénieur du sonCamille Tauss
Ingénieur du sonCristian Manzutto
Compositeur de la musique originale Orchestre Mixe de Oaxaca
MonteurEugenio Polgovsky

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le soleil n’est pas encore levé qu’un groupe de jeunes enfants, pour certains pas même âgés d’une dizaine d’années, part travailler dans les champs. Arracher, cueillir, bêcher, labourer, transporter, le plus souvent sans un mot : tel est leur quotidien. Nous les suivrons durant toute leur journée, qui sera longue et harassante. Nous sommes ici dans le Mexique rural, loin de la tornade urbaine de la tentaculaire capitale Mexico. Car le pays de l’homme le plus riche du monde (Carlos Slim) est également l’un de ceux où l’inégalité et l’injustice sociales sont les plus cruelles. Eugenio Polgovsky ne souhaite pas émouvoir, ni développer une thèse socio-politique, même si son point de vue humaniste et son implication auprès de ces enfants ne font aucun doute. Il s’applique à témoigner le plus justement possible de leurs conditions de vie. Au spectateur de se faire sa propre opinion, de forger sa propre analyse sur une situation à l’évidence inacceptable. Polgovsky se fait si discret et humble qu’il prend le risque, au passage, de perdre quelques spectateurs, lassés par ces gestes anodins, sans cesse répétés, ou perdus faute d’analyses documentées ou d’un raisonnement structuré. Mais il signe un film d’une rigueur et d’une exigence remarquables. Il évite aussi toute forme d’apitoiement. En premier lieu parce que les enfants eux-mêmes n’ont aucunement conscience de l’âpreté de leur situation. Dignes et apaisés, ils semblent même intuitivement conscients de leur rôle vis-à-vis des leurs. Par ailleurs, il ne saurait être question de rendre coupables des parents que l’on imagine vivant dans des conditions tragiquement désespérées. Impossible de les juger exploiteurs ! C’est plutôt cette société autorisant l’inacceptable qui semble incriminée... Et, en premier lieu, quelques patrons d’exploitations extensives où les conditions de travail sont plus difficiles encore. Dès sa première réalisation, Tropico de cancer, présenté à Cannes (Semaine de la Critique) en 2005, Polgovsky déployait déjà un profond respect pour ses sujets et un évident engagement citoyen. Il y relatait le quotidien d’une famille vivant à la hauteur de ce fameux Tropique du Cancer en vendant aux touristes circulant en voiture climatisée au milieu de cette nature désertique, qui un reptile, qui un végétal ou un produit artisanal improvisé. Chef opérateur talentueux, Polgovsky imprime une superbe ampleur et une grande beauté à son travail de l’image, du cadre et de la profondeur de champ. Ce n’est pas sans raison que son film a été invité (fait rarissime) à la fois à Venise, Sundance et Berlin. Son regard, à hauteur d’enfant, est implacable. Il ne juge jamais ses héros, mais les accompagne avec tendresse et pudeur, au point de transformer le spectateur en complice heureux de sa démarche. Une nouvelle preuve de la force et de la vitalité de l’école documentaire mexicaine après, notamment, le superbe Alamar (Tigre à Rotterdam).
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