Synopsis
Si vous n’avez pas d’adolescents à la maison, vous avez certainement échappé au phénomène Glee et ce film n’est donc pas pour vous ! D’abord plébiscitée sur Internet par les petits Français frustrés de ne pas être abonnés à Orange, la série s’est vite fait sa réputation pour finalement s’imposer comme un "must see" et détrôner sans mal les fadaises Disney et les séries policières. Pour les néophytes, on rappellera donc que Glee, la série, raconte l’histoire d’une chorale qui réunit tous les losers" d’un lycée, menés par un prof débordant d’enthousiasme (et malheureusement absent du spectacle). Au milieu de quelques saines histoires de rivalités amoureuses et professionnelles les jeunes gens - Rachel la soliste, Finn le gentil capitaine de l’équipe, Kurt l’homosexuel, Mercedes la chanteuse de gospel, etc. - s’entraînent pour des concours de chant en reprenant des tubes plus ou moins connus. Ni une ni deux, convaincus par le passage en 3D de chanteurs comme Hannah Montana, les Jonas Brothers ou Justin Bieber, [v.p. 346], la Fox a décidé de profiter de la tournée des jeunes acteurs de la série pour capter les concerts et tenter d’en faire un film. Il y a malheureusement fort à parier que même les plus "gleeks" (néologisme qui désigne les fans de la série) seront déçus. D’abord parce qu’en prenant le parti de faire comme si c’était les personnages de la série qui partaient en tournée, les fans n’apprendront rien sur les acteurs. Ensuite parce qu’ils innovent très peu en reprenant les mêmes chansons que dans la série. Et enfin parce que le film a la mauvaise idée d’entrecouper ces médiocres scènes de concert de mini-reportages sur des adolescents dont la vie a changé grâce à Glee. Trois losers donc (une naine, une asociale et un gay) qui se sont épanouis grâce aux messages édifiants de la série, qui prône à tout va la différence et le respect de l’autre. Le film prend donc davantage la forme d’un hommage aux fans de la série, ce qui aurait pu faire un bon sujet pour un reportage télé, mais moins pour ce qui est annoncé comme un grand spectacle en 3D. C’est d’autant plus dommage que la série est d’une qualité plutôt au-dessus de la moyenne, distillant son petit message de tolérance avec beaucoup d’humour et parfois un brin de cynisme. Elle offrait donc les bases d’une mise en scène plus originale que cet enchaînement de chorégraphies basiques, sans décor mais avec beaucoup de placements de produits (à commencer par une certaine marque estampillée d’un crocodile qui a visiblement mis à disposition ses surplus de polos bleus). Hormis la belle énergie des jeunes héros de la série, rien ne vient donc satisfaire la curiosité des fans, et encore moins celle de ceux qui ne connaissent pas la série. Sur ce sujet, mieux vaut s’en tenir à Internet...
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Réalisateur