In film nist (2010) Jafar Panahi, Mojtaba Mirtahmasb

Ceci n'est pas un film

Pays de productionIran
Sortie en France28 septembre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée75 mn
DistributeurKanibal Films Distribution (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurJafar Panahi
RéalisateurMojtaba Mirtahmasb
ScénaristeJafar Panahi
Société de production Jafar Panahi Film Productions
ProducteurJafar Panahi
Distributeur d'origine Kanibal Films Distribution (Paris)
MonteurJafar Panahi
Coordinateur des effets visuelsJavad Emami

générique artistique

Jafar Panahi(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Dire que Ceci n’est pas un film est une oeuvre d’actualité serait un doux euphémisme. Ce documentaire suit en effet le cinéaste iranien Jafar Panahi (auteur, entre autres, du Cercle et de Sang et or) alors qu’il attend le résultat d’un nouveau jugement, confirmant ou cassant la précédente décision : six ans de prison et vingt ans d’interdiction de filmer. Pendant ce temps, la télévision diffuse les images du tsunami au Japon et, dehors, la ville brûle (à Téhéran, la célébration de la fête du feu est l’occasion d’un acte de résistance contre le gouvernement Ahmadinejad). Les déboires judiciaires du réalisateur ont bien entendu alimenté l’actualité mondiale, politique et cinéphile, mais l’occasion de voir celui qui est l’objet de cette controverse errer dans son appartement, suspendu à une décision qui ne vient pas, constitue un témoignage inattendu et, évidemment, très poignant. Le documentaire semble, au début, suivre un principe et un but précis : Panahi a décidé de raconter le film qu’il ferait s’il n’était frappé par une interdiction de tourner. Il improvise un décor sur le tapis de son salon et mime, pour la caméra d’un ami documentariste (Mojtaba Mirtahmasb), le scénario et les plans de son projet : l’histoire, en huis clos, d’une jeune femme enfermée, dont les parents veulent empêcher l’inscription à l’université. Ces scènes, passionnantes pour les amateurs du cinéaste, constituent la trace touchante d’un film qui ne sera sans doute jamais réalisé. Mais Ceci n’est pas un film prend véritablement tout son sens lorsque Panahi s’arrête pour souligner la vacuité de l’entreprise. Extraits de ses précédents films à l’appui, il montre à quel point son cinéma se nourrit de rencontres multiples et imprévues (avec des acteurs ou avec un lieu). Mimer un film plutôt que de le tourner n’a donc pas grand sens. Le “ceci n’est pas un film” du titre renvoie à cette impuissance mais pose également une question plus vaste. Qu’est-ce qui fonde un acte de cinéma ? Cette captation d’un temps de doute et d’attente, filmée en une journée dans le huis clos d’un appartement saturé de bruits extérieurs, est-ce du cinéma ? Les réflexions qui s’ouvrent entre le cinéaste et celui qui le filme fabriquent-elles du cinéma ? L’impossibilité de créer peut-elle devenir l’objet d’un véritable geste créatif ? Le documentaire ne donne pas de réponses mais il porte en lui un appétit de cinéma suffisamment éloquent. Surtout, il est incontestable que le visage du cinéaste, souvent hébété, semblant ne pas croire à cette situation irréelle (il est probablement sur le point d’aller en prison), possède une force qui se transmet aux images. Lesquelles impriment durablement la rétine et, bien sûr, l’esprit. Les rencontres, les événements accidentels qui, pour Panahi, modèlent tout film, finissent malgré tout par advenir : un concierge étudiant en art et grand admirateur du cinéaste, un chien désagréable et surtout, le temps d’un plan plus deviné que vu, la révolte qui gronde dans la rue. Ceci n’est pas un film ? Il appartient à chacun d’en juger...
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