Nos plusieurs (2010) Fred Soupa

Pays de productionFrance
Sortie en France28 septembre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée56 mn
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Générique technique

RéalisateurFred Soupa
Société de production Esperanza Productions (Saint-Mandé)
Directeur de productionTalia Cohn
Distributeur d'origine Esperanza Productions (Saint-Mandé)
Directeur de la photographieFred Soupa
Directeur de la photographieRichard Bois
Directeur de la photographieFrédéric Blasco
Directeur de la photographiePhilippe Arnoud
Ingénieur du sonFred Soupa
Ingénieur du sonMarc Soupa
MixeurClément Hallet
MonteurFred Soupa

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

?Ce sont d’abord deux paires de jambes qui dansent, sans visage et sans parole. Puis la caméra s’attarde sur les acteurs : un autiste et un acteur professionnel, qui élaborent une scène avec rigueur. S’ils ont droit à des égards, les malades, ici, ne sont pas traités comme des enfants mais intégrés et stimulés, obligés de sortir de leur cocon pour aller vers les autres et proposer une pièce dont chacun puisse être fier. Créée à l’initiative d’un pédopsychiatre francilien, l’association le Futur Composé permet aux handicapés mentaux de collaborer avec des artistes professionnels pour monter chaque année des spectacles, comme ici une adaptation d’un poème du Mahâbhârata. À l’épopée indienne répond celle des participants qui, par le travail, réussissent le tour de force de proposer un spectacle de très grande qualité, en impliquant chacun à hauteur de ses possibilités. Comme un making-of classique, le film de Fred Soupa suit les efforts de la metteur en scène, des éducateurs et des artistes - professionnels ou non, autistes ou pas - jusqu’à la présentation devant le public du Cabaret sauvage. Quelques effets numériques, pas forcément tous utiles, viennent cautionner l’ambition artistique de ce compte-rendu. Le montage mêle avec aisance des plans des répétitions, du filage, du spectacle, en privilégiant toujours la scène aux coulisses et sans distinguer les autistes des autres. La maladie est évoquée tard et les professionnels préfèrent parler de "jeunes" plutôt que de malades. Ainsi, Nos plusieurs est moins un film sur le handicap que sur la création, sur les défis de mise en scène qu’impliquent des moyens d’expressions aussi divers que les personnalités de la troupe. Vincianne Regattieri a relevé ce défi en choisissant de "dédoubler" plusieurs personnages du récit - notamment les dieux Indiens Ganesh et Krishna, lesquels sont interprétés respectivement par deux et trois acteurs, qui se sollicitent et se répondent (d’où le titre assez énigmatique du film). Loin d’être un obstacle, ce parti pris, qui assure la fluidité des scènes, semble au final parfaitement adapté au texte, qui mélange joyeusement les dieux, les humains et les démons, ainsi que les dialogues, le chant et la danse. Un texte ambitieux, à la hauteur, cependant, de l’exceptionnel travail fourni par les professionnels et les éducateurs pour mener le projet à son terme, en tirant habilement parti de la maladie mais aussi en responsabilisant chacun des protagonistes. Comme le remarque l’un des acteurs professionnels, le jeu avec les handicapés renouvelle le rapport à l’immédiateté de la scène de théâtre, obligeant chacun à être "dans le présent", fondamentalement connecté aux autres. Comme un lien, ténu, entre tous les participants, et que le passage à l’écran parvient à rendre presque visible. C’est dans le rapport avec les autres, dans les moyens avec lesquels tous communiquent - gestes, regards, murmures - qu’ils accèdent, tous, à la grâce.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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