Cordero de Dios (2008) Alejandra Sánchez

Agnus Dei

Pays de productionMexique ; France
Sortie en France05 octobre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée81 mn
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Générique technique

RéalisateurAlejandra Sánchez
Société de production IMCINE - Instituto Mexicano de Cinematografía (México)
Société de production Pepa Films (Mexico)
Société de production La Femme Endormie (Paris)
CoproducteurCelia Iturriaga
Producteur déléguéCarole Solive
Distributeur d'origine La Femme Endormie (Paris)
Directeur de la photographieErika Licea
Directeur de la photographiePablo Ramírez Durón
Ingénieur du sonSylvianne Bouget
Ingénieur du sonAna García
MixeurJean-Guy Véran
Compositeur de la musique originaleTareke Ortiz
MonteurAna García

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

À Mexico, Jésus, un jeune homme d’une vingtaine d’années, est sur la piste de Carlos Lopez Valdès, le prêtre qui l’a abusé sexuellement lorsqu’il était enfant. Son récit face caméra, ou parfois sur fond de dessins animés, revient sur la relation complexe qui a lié sa famille au prêtre. Poussé par sa mère (fervente catholique) à devenir enfant de choeur, Jésus fut amené à passer de plus en plus de temps avec Carlos Lopez, jusqu’à habiter chez lui et à partir en week-end dans sa résidence secondaire de Cuernavaca. L’enfant, issu d’un milieu modeste, émerveillé par la villa avec piscine, était loin d’imaginer que son innocence y serait piétinée. De week-end en week-end, d’attouchements en viols, sa vie bascule. Le récit de Jésus est mis en regard avec celui de sa mère, qui se morfond, étouffée de remords, et celui de son beau-père, qui préfèrerait tirer un trait sur cette sordide affaire. Témoins lointains, ils ont préféré fermer les yeux et sacrifier leur fils, contre le privilège de compter parmi les "intimes" du prêtre et le bénéfice d’une rétribution financière. La réalisatrice, qui s’entretient séparément avec Jésus, puis avec ses parents, parvient à créer un rapport de confiance qui conduit le film à devenir le lieu du dialogue et du repentir sur ce sujet resté tabou entre eux. Jésus peut ainsi exprimer qu’il en veut à sa mère, tout en l’aimant passionnément. Des personnes extérieures à la famille interviennent aussi : le thérapeute de Jésus et deux représentants de l’Église, dont l’un oeuvre au sein d’un programme visant à traiter et guérir les prêtres pédophiles, pour leur permettre une réinsertion sociale... Il apparaît, à l’issue de ces témoignages, que l’Église est complice, se complaisant dans le déni et couvrant les prêtres criminels. Dans le cas de Jésus, les preuves (photos de lui nu dans des positions explicites, prises par le prêtre) ont été déclarées fausses. Jésus est pourtant allé au bout de ses accusations, et a porté plainte contre Carlos Lopez. Mais celui-ci, bénéficiant des relations étroites existant entre l’Église et la justice mexicaine, n’a nullement été inquiété et dit toujours la messe dans des paroisses de Mexico. Jésus souhaite le revoir pour lui faire entendre qu’il a été détruit, mais aussi qu’il est en train de reprendre sa vie en main. Il veut aussi tenter de comprendre pourquoi le prêtre a agi ainsi. Dans une poignante confrontation finale, celui-ci invoquera un "excès d’amour". L’intérêt du film, outre le témoignage puissant du jeune homme, réside dans le choix de la réalisatrice de mettre son récit en perspective avec les cours d’une classe de morale sexuelle donnés à de jeunes séminaristes de moins de 15 ans. À travers les questionnements de ces jeunes gens s’apprêtant à devenir prêtres et à qui l’on inculque les vertus de l’abstinence, Alejandra Sánchez interroge la pertinence de tels préceptes, au vu des abus sexuels dont des générations d’enfants continuent d’être victimes.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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