Grandpuits et petites victoires (2010) Olivier Azam

Pays de productionFrance
Sortie en France23 novembre 2011
Durée110 mn
DistributeurLes Mutins de Pangée (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurOlivier Azam
Assistant réalisateurLaure Guillot
Société de production Les Mutins de Pangée (Paris)
ProducteurThomas Tertois
Distributeur d'origine Les Films des Deux Rives
Distributeur d'origine Les Mutins de Pangée (Paris)
Directeur de la photographieOlivier Azam
Ingénieur du sonOlivier Azam
Compositeur de la musique originaleVincent Ferrand
MonteurOlivier Azam
MonteurJean-François Gallotte

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Olivier Azam, à qui l’on doit notamment deux documentaires sur Noam Chomsky, réalisés en collaboration avec Daniel Mermet (Chomsky & Compagnie et Chomsky et le pouvoir), reste encore ici dans la veine d’une certaine école documentaire, résolument engagée et volontairement partiale. En l’occurence, en allant filmer les grèves d’octobre 2010 chez Total, il assume clairement le choix de se placer du seul point de vue des grévistes. Et c’est bien là tout le problème, car ce travail partisan souffre vite de l’absence de tout contrepoint. Pourtant, parce qu’il raconte de l’intérieur, au jour le jour, la lutte des grévistes de la raffinerie pour conserver leurs acquis jusqu’à ce que le mouvement bute contre l’obligation de céder aux réquisitions imposées par le préfet pour garantir le réapprovisionnement en essence des dépôts, le documentaire, recueil de paroles prises sur le vif, de personnalités parfois attachantes, ne manque pas d’un réel intérêt et d’un certain charme. Mais la dimension partisane altère l’ensemble. Suffit-il donc d’être un ouvrier, forcément auréolé de toutes les gloires passées, et supposément héritier de la dimension épique des récits historiques des luttes syndicales passées, pour être un homme de bien ? Suffit-il d’être dans le camp des possédants, comme, en l’occurrence, Christophe de Margerie, patron de Total avec sa "belle tête de charcutier" pour être, de fait, un menteur patenté et un homme de peu ? Sans mise en perspective, si ce n’est celle propre aux fantasmes de son réalisateur, mal filmé, mal ficelé, loin de dire le vrai, ce film ne semble avoir d’autre ambition que d’être un pur objet de protestation politique. Pour autant il ne nous dit rien de la condition réelle - et non idéologique - de la classe ouvrière en France en 2010, de ses espoirs, de ses attentes mais aussi des obligations réformatrices auxquelles, et avec elle le pays tout entier, elle est obligée de faire face. Olivier Azam s’est dit surpris par la conscience qu’ont ces ouvriers d’appartenir à une classe, avec sa culture, sa mémoire et sa fierté, et d’avoir vu ces sentiments oubliés mais enfouis dans la mémoire collective ressurgir sous ses yeux. Ils ont attisé son envie de nous dire un peu de cette histoire populaire, qui s’écrit dans la rue, faute de s’écrire dans les manuels d’histoire. L’intention est jolie : dommage alors que tout, ici, soit approximatif, jusqu’à ce titre, facile, dont on ne sait de quelles petites victoires il nous parle, si ce n’est de celles d’un pays tout entier rassemblé, solidaire et mobilisé autour des obligations, il est vrai violentes, du millénaire qui commence et auxquelles chacun doit faire face, toutes classes confondues, ce que montre, sans le vouloir, ce documentaire naïf et inaccompli.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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