The Ballad of Genesis and Lady Jaye (2010) Marie Losier

The Ballad of Genesis and Lady Jaye

Pays de productionEtats-Unis ; Allemagne ; Grande-Bretagne ; Pays-Bas ; Belgique ; France
Sortie en France26 octobre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée72 mn
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Générique technique

RéalisateurMarie Losier
ScénaristeMarie Losier
ProducteurMarie Losier
ProducteurSteve Holmgren
Distributeur d'origine Epicentre Films (Paris)
Directeur de la photographieMarie Losier
CadreurMarie Losier
MixeurBryin Dall
Compositeur de la musique originaleBryin Dall
Compositeur de la musique originale Genesis P-Orridge
MonteurMarie Losier

générique artistique

Genesis P-Orridge
Lady Jaye Breyer P'Orridge
Big Boy Breyer P'Orridge

Bibliographie

Synopsis

The Ballad of Genesis and Lady Jaye est le premier long métrage de l’artiste M. Losier, connue pour ses expositions et courts métrages expérimentaux, qui dressent le portrait de personnalités d’avant-garde telles que Guy Maddin, Richard Forman ou April March... Son oeuvre a été montrée de nombreuses fois dans les prestigieux New York Film Archive et Centre Pompidou, ainsi qu’aux festivals de Berlin et Rotterdam. Forte d’un travail profondément original, la jeune réalisatrice suit ici le parcours d’un artiste tout aussi exceptionnel : Genesis Breyer P-Orridge, acteur majeur de la scène alternative new-yorkaise. Pionnier, entre autres, de la musique industrielle, il se pose en créateur à part entière, puisqu’il n’hésite pas à faire de son propre corps une oeuvre d’art. En effet, il a tenté avec sa compagne, Lady Jaye, de ne plus former qu’une seule et même troisième entité, en ayant recours à de multiples opérations de chirurgie esthétique pour remodeler leurs visages à la même image. C’est ce qu’ils appellent le principe du "pandrogyne". Le concept est, certes, subversif, mais il n’apparaît jamais comme une provocation gratuite. Car The Ballad of Genesis and Lady Jaye est avant tout une histoire d’amour : sans fioritures, sans mièvrerie, sans pathos, mais belle et brut. Le projet est d’ailleurs né du désir de Lady Jaye de rester dans les mémoires non pas en tant qu’artiste d’exception, mais en tant qu’homme ayant vécu "la plus belle histoire d’amour". Une histoire d’amour scellée par un mariage où l’épouse était en homme et l’époux en femme... Le film se présente donc comme un portrait de ce couple atypique, prenant la forme d’un patchwork composé de souvenirs, de rêves, d’interviews, de reconstitutions théâtrales, et toujours fondé sur le principe artistique de Genesis : le cut-up, qui implique la fragmentation puis le réassemblage des éléments. Principalement tourné en Bolex, le film, qui a mis sept ans à se faire, fait preuve d’une immense créativité et donne tout son sens à l’expression "art de vivre". Parce que Losier est une orfèvre de la sensibilité, le message véhiculé par ces deux "atrophiés" se fait, à travers son regard, plein d’espoir et de solidarité pour tous les désorientés, qui éprouvent un sentiment de différence exacerbé. Comme pour créer, paradoxalement, une communauté d’êtres profondément singuliers. Véritable interrogation sur la norme et sur l’identité, ce film ouvre salutairement et sans complexe, un champ des possibles redéfinissant les frontières, non seulement entre les sexes mais également entre l’enfance et l’âge adulte, car il émane du film une sorte de très mature immaturité. Et se dessine ainsi une humanité apocalyptique, qui trouverait son ancrage dans une fantaisie de la survie... Lorsque Lady Jaye "part", victime d’une crise cardiaque, "the show goes on", même si rien n’est plus pareil... Et The Ballad..., c’est finalement ça : la vie, la mort, mais envisagés différemment. Un très beau souffle de liberté !
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