La Pluie et le beau temps (2010) Ariane Doublet

Pays de productionFrance
Sortie en France02 novembre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée74 mn
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Générique technique

RéalisateurAriane Doublet
ScénaristeAriane Doublet
Société de production Quark Productions
Distributeur d'origine Les Éditions Montparnasse (Paris)
Directeur de la photographieWen Hai
Directeur de la photographieAriane Doublet
Ingénieur du sonYou Song
Ingénieur du sonPhilippe Welsh
Ingénieur du sonGraciela Barrault
Ingénieur du sonPhilippe Lecoeur
MixeurPhilippe Welsh
MonteurMarie-Julie Maille

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Armé de son mètre, Patrick Ouvry, agriculteur, parcourt ses champs. Il mesure au centimètre près la croissance de ses plans de lin. La récolte sera-t-elle bonne cette année ? Et quel prix pourra-t-on en tirer ? Pour répondre à ces questions, avant on regardait le ciel. Mais en ces temps de marché globalisé, d’autres facteurs sont à prendre en compte : pluie, soleil, offre, demande, spéculation, forment le nouveau climat à examiner. Le temps d’une saison agricole, du semis à la récolte, Ariane Doublet nous raconte la vie d’une coopérative normande, soumise à ces nombreux aléas. Elle retrouve ici ce Pays de Caux, si cher à son coeur, qu’elle avait déjà arpenté en 2000, dans l’admirable Les Terriens. À l’heure de la mondialisation, les agriculteurs français se sont tournés vers un client nouveau et presque unique : la Chine. Avec intelligence, le documentaire se place aux deux bouts de la chaîne. En effet, pendant qu’Ariane filme les paysans en Normandie, en Chine, le réalisateur Wen Hai accompagne le quotidien des ouvrières de la filature de lin. Le jeu d’allers-retours entre les deux continents permet de comprendre toute l’organisation de la filière avec une grande immédiateté. La fourmilière de l’usine chinoise tranche avec la solitude du paysan normand dans son champ de lin. Pendant que les ouvrières chinoises trient les précieux fils à un rythme accéléré, les agriculteurs consultent la météo avec angoisse. Mais les ouvriers français, eux, restent sereins : "on voit que ça bouge, il y a plus de camions qui partent". En Chine, les conditions de vie sont difficiles. Les ouvrières sont attachantes, toute de rouge vêtues. Dans leurs dortoirs, elles mangent des nouilles sautées sur un carton en regardant un soap opéra à la télé. Puis arrive la fête du travail. Les uniformes rouges dansent sur l’estrade lors de la cérémonie. Pendant ce temps, en France, les agriculteurs réunis s’informent sur la recherche en génétique. Encore un élément qui pourrait améliorer la qualité du lin français. L’Hexagone assure d’ailleurs 40% de la production mondiale de filasse. Entre filateurs chinois et agriculteurs normands, les négociations vont bon train. Par téléphone ou via Skype, l’avenir d’une culture se joue au centime près. Depuis mille ans, le lin résiste mais avec la hausse du blé, ne vaudrait-il pas mieux changer de plante ? Avec des mots simples, c’est Patrick Ouvry lui-même qui nous explique comment, aujourd’hui, les mécanismes de la spéculation financière troublent le jeu, et viennent se mêler aux aléas du climat dans la fixation du prix final des matières premières. En attendant, les jolies fleurs violettes des champs de lin se balancent doucement au gré du vent. Le temps de la cueillette est venu. Doublet ne signe pas un documentaire militant qui chercherait à diaboliser la mondialisation. Elle observe simplement avec justesse et sensibilité une situation. Elle regarde sans juger. Et nous livre le condensé de sa réflexion.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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