Zones d'ombre (2010) Mika Gianotti

Pays de productionFrance
Sortie en France09 novembre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée87 mn
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Générique technique

RéalisateurMika Gianotti
Auteur de l'oeuvre originaleMika Gianotti
Société de production Les Films d'un Jour (Paris)
Société de production ACT Média Diffusion (Paris)
Distributeur d'origine Les Films d'un Jour (Paris)
Directeur de la photographieDilip Varma
Directeur de la photographiePhilippe Moreau
Ingénieur du sonOlivier de Nesle
Ingénieur du sonFabien Luth
Ingénieur du sonJean-Marie Daleux
Ingénieur du sonEric Ratteni
MixeurClément Chauvelle
Compositeur de la musique originaleChristophe Defays
MonteurElisabeth Moulinier

générique artistique

Dominique Schaffhauser(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Fait rarissime dans l’histoire commune de la justice et des médias : une caméra a pu filmer librement, dans leur intégralité, deux procès d’affaires criminelles jugées en appel. Bénéficiant d’une autorisation spéciale du haut magistrat Dominique Schaffhauser, président de la Cour d’Assises de Saint-Omer, la réalisatrice Mika Gianotti (Dans le sillon du juge sans robe, 2005) a ainsi pu saisir sur le vif le lent et délicat travail de la justice en action. Respectant l’anonymat des prévenus et des victimes, sa caméra s’immisce dans les couloirs du palais, mais aussi dans les cafés alentours, où avocats, témoins et familles attendent les reprises d’audience, dans la petite salle où patientent les jurés écrasés par leur soudaine mission, dans les bureaux où s’affairent les clercs et jusque dans la salle d’audience où s’écrit, en direct, le cours du procès. Émaillé d’entretiens avec Dominique Schaffhauser, le film est tout autant un décryptage des mécanismes à l’oeuvre - au sens le plus administratif et procédurier du terme - dans l’acte de "rendre justice" qu’une analyse fine, percutante et perturbante de la part humaine inhérente - et indispensable - à cet acte. Dessinant trois colonnes sur une feuille libre, le magistrat reprend un à un les éléments de chaque procès. À gauche : les données qui jouent en faveur de la thèse de l’innocence. À droite : celles qui plaident pour la culpabilité. Et, au centre, les "zones d’ombre", cette part raisonnable de doute et d’indécidable qui relève au moins autant des faits objectifs que de la subjectivité, du ressenti et de l’émotion propres à tout procès. Avec une profonde empathie et un sens de la formule claire, le magistrat va ainsi au plus près du sens intime de sa fonction, rappelant l’importance du facteur humain avec lequel tout juge, tout jugement, doit - et se doit de - composer. Là où Raymond Depardon, avec davantage d’exigence formelle, se limitait aux salles d’audience pour parler moins de la justice que de ce théâtre de l’absurde qu’est la vie en société (Délits flagrants et 10 e chambre, instants d’audience), Mika Gianotti pénètre très abruptement au coeur de deux procès, mais s’éloigne en fait de toute considération sociologique ou politique. Si son film suit pas à pas deux affaires de crime passionnel - se laissant d’ailleurs parfois prendre au piège d’un certain suspense, comme dans tout "film de procès" -, elle semble moins soucieuse de révéler quelque chose de notre époque, de ses crises et de ses débordements, que de dresser en creux le portrait du juge Schaffhauser. Avec lui, elle interroge notre propre rapport aux notions de justice, de vérité et d’équité. La séquence finale où, au coin du feu, le magistrat relit Lettre à mon juge de Simenon renvoie ainsi chacun à son propre questionnement.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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