Synopsis
À Turin, en 1889, Nietzsche se jeta au cou d’un cheval, bouleversé par les coups que lui infligeait son maître. C’est à la suite de cet incident que le philosophe aurait sombré dans la folie. Du cheval, on ne sait rien... Quelque part, dans une ferme isolée, battue par une violente tempête de vent, un homme, sa fille et un cheval mènent une vie austère, mutique et répétitive. Chaque matin, la fille aide son père à s’habiller, va tirer l’eau au puits et sert, pour seul repas, une pomme de terre bouillie. Mais, cependant que la tempête s’éternise, le cheval refuse bientôt de tirer la charrette... Ils reçoivent la visite d’un paysan qui, venu leur acheter de l’alcool, se plaint de Dieu et des hommes, les accusant de détruire le monde. Puis, le quotidien reprend, inchangé. Un jour, voulant profiter de l’eau du puits, une caravane de Tsiganes approche. Le père les chasse sans ménagement, mais leur doyen offre à sa fille un ouvrage d’inspiration biblique. Par la suite, celle-ci tente, à grand-peine, de le déchiffrer. Le lendemain, le puits ne donne plus d’eau, et le cheval rechigne à avancer. L’homme et la fille, chargeant leurs affaires sur leur charrette, tentent de quitter les lieux, mais ils finissent par rebrousser chemin. Le vent, cessant enfin, fait place au silence. La nuit tombe, et les lampes à pétrole, pourtant pleines, ne s’allument plus. La braise de la cuisinière s’éteint aussi. Attablés, père et fille, amorphes, ne parviennent pas à croquer leur pomme de terre crue dans le noir.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
