Jig (2010) Sue Bourne

Jig

Pays de productionGrande-Bretagne
Sortie en France30 novembre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée97 mn
>> Rechercher "Jig" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurSue Bourne
Auteur de l'oeuvre originaleJulie HeekinD'après une idée de
Société de production BBC Scotland (Glasgow)
Société de production Creative Scotland (Glasgow)
Société de production Head Gear Films (London)
ProducteurSue Bourne
Producteur associéGrant McKee
Producteur associéRuth Reid
Distributeur d'origine DistriB Films (Neuilly sur Seine)
Directeur de la photographieJoe Russell
Ingénieur du sonPeter Brill
Compositeur de la musique originalePatrick Doyle
MonteurColin Monie

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

"Jusqu’au début de l’année dernière, j’ignorais presque tout de la danse irlandaise." C’est ainsi que la réalisatrice Sue Bourne débute la note d’intention de Jig. On pourrait lui répondre qu’après avoir vu son documentaire, le spectateur n’a toujours, lui non plus, aucune idée de ce qu’est la danse irlandaise. D’une facture lourdement classique, le film déroule une suite d’interviews de familles venant de diverses parties du globe, dont les enfants se livrent concurrence pour remporter le premier prix du championnat du monde de danse irlandaise. Mais à la limite, s’il s’agissait d’un documentaire sur le championnat du monde de jeux vidéo, cela ne changerait pas grand-chose. Cependant, un aspect intéressant apparaît de façon sous-jacente. En effet, se dégagent de ces témoignages les angoisses de parents qui se saignent aux quatre veines pour que leurs enfants puissent atteindre ce qu’ils croient être leur rêve : la réussite et la célébrité. Qu’il s’agisse de Joe Bitter, adolescent gâté par un père médecin, ou de Julia, gamine à l’appétit de requin, élevée à la dure par une mère castratrice, ou bien encore de Simona, éternelle seconde d’une compétition sur laquelle sa mère fait reposer tous ses espoirs, s’endettant de façon irréparable, tous vivent pour cette compétition, pour ce moment de gloire. C’est un championnat où l’on gagne seulement l’estime de soi. C’est une belle idée, certes, mais si l’on écoute et si l’on observe bien ces familles, on comprend que cela se fait au prix d’énormes sacrifices. Car on retrouve là la même perversité du business du spectacle que dans le sport ou le mannequinat. Et on sent donc rapidement qu’ici, il n’est en réalité question que d’argent : celui que brassent les sponsors, l’instance dirigeante ou les écoles de danse. Attirés par l’apparat et les projecteurs, nombre de prétendantes et de prétendants se révèlent appartenir aux classes défavorisées. Et pour une petite dizaine de danseuses russes s’étant frottées, une fois passée la vingtaine, à la danse irlandaise, coachées par un jeune homme curieusement pédagogue, combien de vies et d’enfances brisées sur l’autel de la célébrité ? En effet, on voit dans le film des écoles de danse américaines où l’on fabrique des champions comme on le faisait en URSS en d’autres temps. Les enfants sont tellement formatés qu’ils se livrent à la documentariste comme des machines à gagner. Mais tout cela semble passer au-dessus de la tête de Bourne, qui ne développe aucun regard critique vis-à-vis de ce qu’elle est en train de filmer. Pour autant, elle ne réussit pas non plus à nous passionner pour les origines et les mérites de la danse irlandaise ; et le spectateur novice ne verra là qu’une version filmée des spectacles kitsch Lord of the Dance et Riverdance. Ce documentaire se révèle alors assez ennuyeux, et souvent triste. Que retenir tout de même de Jig ? Un danseur néerlandais d’origine sri-lankaise ou le parcours de l’équipe russe, qui invitent à penser qu’une autre danse irlandaise est possible.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
Logo

Exploitation