Flamenco, flamenco (2010) Carlos Saura

Flamenco, flamenco

Pays de productionEspagne
Sortie en France14 décembre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
DistributeurBodega Films (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurCarlos Saura
ScénaristeCarlos Saura
Société de production GPD - General de Producciones y Diseño (Sevilla)
ProducteurJesús Caballero
ProducteurJavier Sánchez García
Producteur exécutifCarlos Saura Medrano
Producteur exécutifLeslie Calvo
Directeur de productionLeslie Calvo
Distributeur d'origine Bodega Films (Paris)
Directeur de la photographieVittorio Storaro
Ingénieur du sonJorge Marin
DécorateurLaura Martínez
CostumierAusten Junior
MaquilleurCarolina Madera
CoiffeurYolanda Piña
MonteurVanessa Marimbert
Photographe de plateauFederico C. Gutiérrez

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le réalisateur espagnol Carlos Saura (Cria cuervos, Grand Prix à Cannes en 1976) s’est toujours intéressé de près à la musique. Après Tango (1998), une fiction dans laquelle il se penchait sur la musique du même nom, c’est aujourd’hui le flamenco dont il cherche à transmettre l’essence. Flamenco, flamenco répond à un premier opus assez similaire, Flamenco, réalisé en 1995. Le film, tout en ne s’appuyant sur aucune fiction, n’est pas un documentaire à proprement parler : il se compose de simples captations de numéros de flamenco, enchaînés les uns aux autres, et interprétés par les meilleurs artistes actuels, qu’ils soient confirmés ou débutants. Le dispositif mis en place autour de ces performances est aussi simple qu’élégant : une scène immense, parsemée de tableaux de peintres, et délimitée en son fond par une toile gigantesque, sur laquelle paysages et jeux de lumière varient au fil d’un "récit initiatique", rythmé par l’alternance des influences musicales. On évolue ainsi du petit jour au coeur de la nuit, chaque tableau étant composé en accord avec le moment musical proposé : le choix des couleurs, dans la lumière, le décor et les costumes, est primordial, et vient renforcer visuellement la tonalité du morceau joué. La caméra se promène sur les visages et les corps, capture le reflet des artistes dans les glaces, leur ombre à travers les toiles, accompagne leurs mouvements dans de lents travellings, amples et gracieux. L’image est ici totalement au service d’un art qui surprend par sa grande diversité. Diversité d’influences d’abord : le flamenco ayant été importé en Andalousie par des gitans venus d’Inde, il prend tour à tour des intonations arabes, indiennes, espagnoles. Diversité de pratiques ensuite, comme dans la culture hip-hop : chant (originellement a capella), danse (mêlant figures traditionnelles et contemporaines, rythmées par des claquettes) et musique (où prédominent les solos de guitare, et, plus rarement, de piano). Mais, si cette richesse permet de maintenir éveillée la curiosité du spectateur, la succession des (trop) nombreuses performances, souvent assez courtes, peut lasser. On finit par regarder le film comme on écoute une musique de fond : d’une seule oreille. L’absence de sous-titres pour les textes chantés dépouille le film de tout contenu historique, politique ou social, et donc d’une éventuelle cohésion narrative. Envoûté par un rendu sonore et visuel parfaitement léché, loin de toute forme d’enthousiasme ou de rejet, on se laisse mollement immerger dans un plaisir diffus, et notre degré d’attention varie comme s’alternent les numéros musicaux. On éprouve ce sentiment assez jouissif de pouvoir entrer et sortir du film à sa guise ; de ne pas le subir comme on peut subir, à travers la construction d’une intrigue ou d’un message, une fiction ou un documentaire classique. Flamenco, flamenco est exactement ce que voulait en faire Carlos Saura : un bel objet, que l’on peut contempler avec un intérêt et une intensité qui variera selon l’humeur de chacun.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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