Jon face aux vents (2010) Corto Fajal

Pays de productionFrance ; Suède
Sortie en France14 décembre 2011
Procédé image35 mm - Couleur
Durée77 mn
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Générique technique

RéalisateurCorto Fajal
ScénaristeCorto Fajal
Société de production Arwestud Films (Longaulnay ; Rennes)
Société de production Sami Kompania
ProducteurCorto Fajal
ProducteurJohn Erling Utsi
Distributeur d'origine Arwestud Films (Longaulnay ; Rennes)
Directeur de la photographieCorto Fajal
Ingénieur du sonVincent Pessogneaux
MixeurCorinne Gigon
Compositeur de la musique originaleSofia Jannok
Compositeur de la musique originaleAxel Olle Sigurd Andersson
MonteurRanwa Stephan
Photographe de plateauJohn Erling Utsi

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Jon (prononcez "youn") est un Sami. Cette ethnie du Grand Nord vit traditionnellement de l’élevage de rennes, que Jon et ses copains suivent au gré des saisons entre la plaine et la montagne, pendant que leurs femmes s’occupent des enfants au village. Corto Fajal suit ce groupe d’hommes durant les transhumances et commente les images en voix off, parfois avec un certain lyrisme, captivé par son sujet. La première partie du film suit ces voyageurs du cercle polaire, chevauchant leurs motoneiges à la poursuite du troupeau, s’abritant la nuit dans de minuscules refuges pour étudier leurs cartes, tels des marins dans un océan de neige. Plus Vikings que Lapons, les Samis ne s’habillent pas de peaux de bêtes et utilisent des hélicos et des GPS (ce qui explique peut-être pourquoi on ne les a pas encore vus dans une émission de Frédéric Lopez !). Mais comme les fragiles tribus d’Indonésie ou les Esquimaux, ils sont en première ligne pour subir les effets du réchauffement climatique. Car les temps ne sont pas roses pour les Samis. Le dérèglement des cycles traditionnels les oblige à imaginer de nouvelles routes, parfois fatales - ainsi, ce jour où des milliers de rennes meurent noyés en tentant de traverser un lac gelé. La deuxième partie du film, dans laquelle les éleveurs ont rejoint leurs familles pour des mois sédentaires, pose de manière moins pittoresque les problèmes auxquels sont confrontés les Samis. L’élevage de rennes n’est pas une activité très rémunératrice, et quand les pâturages viennent à manquer les éleveurs doivent recourir à des mesures drastiques, c’est-à-dire acheter au prix fort un fourrage de mauvaise qualité pour espérer passer l’hiver, en attendant des jours meilleurs. La vie de la communauté, traditionnellement dépendante des déplacements du troupeau et des différents rituels, comme la répartition (les jours durant lesquels chacun essaie de récupérer ses bêtes), est bouleversée. Heureusement, notre ami Jon, solide gaillard aux cheveux blonds, marié et père d’une petite fille, a plusieurs cordes à son arc et, pour mettre un peu de beurre dans les épinards, il fabrique aussi dans son garage des petits objets d’artisanat populaire qu’il va vendre en ville. Jon face aux vents est donc un archétype de documentaire écolo, le pendant norvégien de nos chroniques rurales, comme Paul dans sa vie. Le film de Fajal vient entériner ce que l’on savait déjà : que les gens qui vivent dans la nature sont des sages, qu’ils sont humbles et sympa, mais que leur activité est vouée à disparaître. La mise en scène, quant à elle, se met totalement au service du propos. Partant du principe que, puisque les paysages sont superbes il est inutile d’ajouter des effets esthétiques, le traitement est plutôt banal. Dès lors, le film suit chronologiquement les saisons, nous réserve quelques tête-à-tête avec le beau Jon, qui lui permettent de nous inculquer, par petites touches, son ancestrale sagesse, et s’attarde parfois sur le bébé pour nous émouvoir.
© LES FICHES DU CINEMA 2011
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