Il n'y a pas de rapport sexuel (2011) Raphaël Siboni

Pays de productionFrance
Sortie en France11 janvier 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée78 mn
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Générique technique

RéalisateurRaphaël Siboni
Société de production Capricci
Société de production HPG Production
Distributeur d'origine Capricci

générique artistique

Hervé P. Gustave(dans son propre rôle)
Cindy Dollar(dans son propre rôle)
Michael Cherrito(dans son propre rôle)
Stracy Stone(dans son propre rôle)
Phil Hollyday(dans son propre rôle)
Ariana Agia(dans son propre rôle)
Darlyne(dans son propre rôle)
Dolce Elektra(dans son propre rôle)
Supersex(dans son propre rôle)
William Lebris(dans son propre rôle)
Leona Fell(dans son propre rôle)
Nymphy(dans son propre rôle)
Sexy Black(dans son propre rôle)
Pom-Pom Girl(dans son propre rôle)
Puceau(dans son propre rôle)
Sophia(dans son propre rôle)
Anna Polina(dans son propre rôle)
Aron(dans son propre rôle)
Eric(dans son propre rôle)
Joe(dans son propre rôle)
Super Pussy(dans son propre rôle)
Zitoune(dans son propre rôle)
Djai(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

HPG, acteur porno fanfaron et exhibitionniste au sens le plus large du terme, avait déjà surpris en 2006, en réalisant pour le cinéma traditionnel un film en forme d’autoportrait à charge : On ne devrait pas exister. Contre toute attente, ce qui ressemblait assurément à une entreprise suicidaire et vouée à l’échec, s’était révélé un film totalement libre, surprenant, et finalement plutôt très réussi. HPG a depuis tourné un second long métrage de fiction (Les Mouvements du bassin, avec É. Cantona et R. Brakni [v.p. 448]), mais entre-temps il n’a jamais quitté l’univers du X. Car, si sa volonté de faire de l’entrisme dans le cinéma "mainstream" est évidente, il est clair aussi qu’HPG veut entrer avec tout son bagage porno. Nouveau chapitre dans cette démarche : Il n’y a pas de rapport sexuel, objet atypique, issu d’une collaboration entre lui et un jeune artiste vidéaste : Raphaël Siboni. Même si, plutôt que de collaboration au sens littéral, il vaudrait mieux parler de passage de relais. En effet, il s’agit d’un montage effectué par Siboni à partir des centaines d’heures de rushes qu’HPG a enregistrées avec une caméra fixe, posée sur pied dans un coin du plateau, pour alimenter les making of de chacun de ses films porno. Il s’agit donc d’une expérience où quelqu’un pose un regard sur des images tournées par personne et, en quelque sorte, sans les yeux. Cette collusion entre l’univers ultra intellectuel, arty et sophistiqué de Siboni, et l’univers crade, premier degré, bas du front et rentre-dedans de HPG, ressemble fort à un mariage de raison qui n’inspire pas, a priori, la plus grande sympathie. Pourtant, si le mélange fonctionne, c’est que chacun y tient bien son rôle. Siboni s’efface derrière le sujet, et se contente de composer une sélection d’images nous baladant entre des états et des sentiments différents, contradictoires, déroutants. De son côté, HPG ne donne pas l’impression d’instrumentaliser le projet et, comme dans On ne devrait pas exister, impose ici un personnage qui dépasse, toujours de justesse, la caricature du clown provocateur, par une sorte de sincérité authentiquement enfantine ou folle. Au-delà de lui, le film montre le monde de la pornographie. On voit une production pauvre, où les décors sont toujours sommaires, les tournages rapides, les embryons de scénarios improvisés - tant bien que mal ! - sur le plateau. On voit une industrie soumise à une politique de rentabilité maximale, où chaque scène tournée doit se décliner en plusieurs versions, amenant chacune ses contraintes : version hard (cadrages acrobatiques), version soft (simulations) et version photographique (arrêts dans le mouvement et immobilisation à chaque changement de figure). On voit aussi à l’oeuvre une pornographie 2.0 mettant en scène des amateurs, à la fois totalement consentants et très dépassés par ce qui leur arrive, avec toute l’ambiguïté que cela induit, et tout le malaise que cela peut susciter. On voit, en bout de course, quelque chose qui est tout sauf sexy (et même où la question du plaisir est presque absente), mais qui, au-delà du bon et du mauvais goût, s’impose, frontal, inassimilable, évident, trouble, drôle, pathétique, dégueulasse, dérisoire, violent, étonnant... comme la réalité.
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