Les Nouveaux chiens de garde (2011) Gilles Balbastre, Yannick Kergoat

Pays de productionFrance
Sortie en France11 janvier 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée104 mn
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Générique technique

RéalisateurGilles Balbastre
RéalisateurYannick Kergoat
ScénaristeSerge Halimi
ScénaristePierre Rimbert
ScénaristeRenaud Lambert
ScénaristeGilles Balbastre
ScénaristeYannick Kergoat
Société de production Jem Productions (Paris)
ProducteurJacques Kirsner
ProducteurAnne-Marie Marsaguet
Distributeur d'origine Epicentre Films (Paris)
Directeur de la photographieLaurent Fenart
Directeur de la photographieAlberto Marquardt
Directeur de la photographieGuillaume Deffontaines
Ingénieur du sonLaurent Malan
Ingénieur du sonPhilippe Fabbri
Ingénieur du sonRomain de Gueltzl
Ingénieur du sonOlivier Walczak
MixeurJulien Cloquet
Compositeur de la musique originaleFred Pallem
Directeur artistiqueJoris Clerté
MonteurYannick Kergoat
MonteurMarie-Pierre Camus

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

À l’époque où il n’y avait que deux chaînes en Noir & Blanc, Pierre Desgraupes conseille (en prime time !) de lire Les Chiens de garde de Paul Nizan (1932), l’essai dans lequel il accusait les philosophes établis d’être les relais des valeurs de la bourgeoisie. En 1997, Serge Halimi dénonce dans ses Nouveaux chiens de garde la collusion entre les journalistes établis et les pouvoirs politique et économique. La multitude de chaînes télévisées donne aujourd’hui l’impression d’une liberté d’information et il semble loin ce 24 avril 1963 où Alain Peyrefitte (ministre de l’Information) avait expliqué en direct aux Français les changements du journal télévisé de la chaîne unique, promettant indépendance et pluralisme. Cependant, lors de la remise du Prix du livre politique, la complicité entre politiciens et journalistes saute aux yeux. Ils font partie de la même famille Sciences-Po (certains vivent même en couple) ; ils ont le même mode de vie et dînent au Siècle avec les grands patrons. Pas étonnant qu’ils se renvoient l’ascenseur et que Laurent Joffrin s’écrase face à Chirac. En voyant Julliard et Ferry débattre, ou Field et Val se faire récupérer, on ne voit ni pluralisme ni indépendance... Chez Drucker, d’ailleurs, Elkabbach flatte son patron Arnaud Lagardère : une véritable scène d’anthologie ! Car les médias sont aux ordres de leurs patrons (par exemple à TF1, silence-télé sur les ennuis de Bouygues à Flamanville). Giesbert justifie ce pouvoir éditorial. Du coup, Bayrou (face à Chazal en 2006) fait figure d’exception. Les journalistes multi-médiatisés cumulent les "ménages" rémunérés dans les entreprises, tout comme les "experts" économiques cumulent université, médias et administration (dans les groupes). Ce sont toujours les mêmes qui sont invités pour marteler la pensée unique du capitalisme dominant, comme Godet, Cohen, de Boissieu, Attali ou Minc. Et pourquoi restent-ils en place alors qu’ils n’ont rien vu venir en 2008 ? Les médias (y compris Le Monde depuis 1995) fustigent quotidiennement "la peur du changement" des couches populaires, tout en les incitant à avoir peur des grévistes et des "quartiers sensibles" (jusqu’à la caricature pour BHL, face à Barbier !). Aidés par l’inventivité plastique de Joris Clerté, et par les interventions de Jean Gadrey (Attac), Michel Naudy (FR3), François Denord et Frédéric Lordon (CNRS), Henri Maler (Acrimed), tous lucides (à la façon de Pierre Carles, de Bourdieu ou du Monde diplomatique), Gilles Balbastre (du Plan B et documentariste pour France 5) et Yannick Kergoat (l’un de nos meilleurs monteurs) nous livrent ici une critique en règle de la presse des grands groupes d’affaires. Les philosophes des années 1930 sont maintenant remplacés par ces "experts" et ces journalistes interchangeables d’un média à l’autre, et force est de constater que leur pensée unique menace plus encore la démocratie. Le soi-disant contre-pouvoir médiatique est bien une fumisterie. Il suffit de voir Sarkozy se marrer face à Joffrin ! Le spectateur aussi s’amuse beaucoup pendant la projection, tout en aiguisant son esprit critique.
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