Project Nim (2011) James Marsh

Le Projet Nim

Pays de productionGrande-Bretagne ; Etats-Unis
Sortie en France11 janvier 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée99 mn
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Générique technique

RéalisateurJames Marsh
Auteur de l'oeuvre originaleElizabeth Hessd'après le livre "Nim Chimpsky: The Chimp who would be human"
Société de production Red Box Films (London)
Coproduction HBO Documentary
Coproduction BBC Films
Coproduction UK Film Council (London)
Coproduction Passion Pictures
ProducteurSimon Chinn
CoproducteurGeorge Chignell
CoproducteurMaureen A. Ryan
Producteur exécutifJohn Battsek
Producteur exécutifAndrew Ruhemann
Producteur exécutifJamie Laurenson
Producteur exécutifNick Fraser
Producteur exécutifHugo Grumbar
Distributeur d'origine Le Pacte (Paris)
Directeur de la photographieMichael Simmonds
Compositeur de la musique originaleDickon Hinchliffe
MonteurJinx Godfrey

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Il y a cinq ans, paraissait aux éditions Ellipses un intéressant petit ouvrage, La Philosophie sur grand écran. Parmi les films choisis pour les thèmes retenus par l’auteur, aucun documentaire. Si jamais Olivier Dekens pense à une réédition, nul doute que Le Projet Nim (quelques années de la vie d’un chimpanzé "dénaturé") serait en bonne place pour les chapitres "Perception" "Théorie et expérience" ou, bien sûr, "Langage". James Marsh, réalisateur, s’est déjà fait connaître par deux "fictions" aussi intéressantes que déroutantes, The King [voir Annuel 2007] et le volet 1980 de la trilogie Red Riding [voir Annuel 2010], ainsi que par des documentaires remarqués, tel Le Funambule (Oscar 2009). Le Projet Nim obtint, lui, le Prix de la Mise en scène à Sundance en 2011. Un prix largement mérité. En 1973, un chimpanzé naissait en captivité. Baptisé Nim, il fut choisi par le professeur Herbert (Herb) Terrace, de l’Université de Columbia, pour une expérience qui évoque le Pierre Boulle de La Planète des singes ou le Vercors des Animaux dénaturés : élevé dans les conditions d’un jeune humain, Nim s’appropriera-t-il, par le biais de la langue des signes, ce propre de l’homme qu’est le langage ? Remarquablement construit, le film alterne de captivantes séquences d’archives (l’éducation de Nim a bien entendu été filmée), et les témoignages des acteurs de l’entreprise. Herb, tout d’abord, que l’on cerne également au fil d’évocations des autres protagonistes ou d’interviews d’époque. Subjuguant ses assistantes, peaufinant son image médiatique avant d’abandonner le projet au bout de cinq ans lorsqu’il ne l’intéressa plus, il apparaît ici comme un mandarin dominateur et roublard. Et Nim ne l’appréciait guère...! Parmi les autres témoins, Stéphanie Lafarge, la première "nounou" de Nim, qui devint presque sa mère (ce qui n’alla pas sans problèmes pour sa vie de couple), et sa fille Jenny Lee, qui évoque ces années d’enfances peu communes. Puis Herb décida de retirer Nim à Stéphanie pour le confier à Laura Ann Petito, devenue coordinatrice du projet et qui vécut dans une grande résidence avec le chimpanzé. Elle fut remplacée par Joyce Butler, la "troisième mère" de Nim, venue d’abord comme observatrice, avec laquelle il progressa étonnamment dans le langage des sourds. Pendant ces cinq années, Nim, qui adorait cependant les chats, ne vécut pourtant qu’avec des hommes ("le monde l’effrayait" déclare Joyce Butler) et devint de plus en plus fort, violent (mais capable d’amitié aussi, avec l’étudiant Bob Ingersoll par exemple) et exigeant. Avant d’arrêter le projet, Herb, qui regrettait que Nim n’utilise la langue des signes "que pour obtenir ce qu’il veut" !, le fit mettre en rapport avec des chimpanzé(e)s : autres séquences d’archives passionnantes. Surtout, ne soyez pas inquiété par le début de cette fiche : si ce film soulève de graves questions, James Marsh a pleinement réussi son projet de les "aborder avec légèreté". Et que les âmes sensibles soient rassurées : Nim a fini sa vie dans un bon refuge, il est mort en 2000, à près de 27 ans.
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