In purgatorio (2009) Giovanni Cioni

Pays de productionItalie ; Belgique ; France
Sortie en France01 février 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée69 mn
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Générique technique

RéalisateurGiovanni Cioni
DialoguisteMarcello Sannino
Société de production Zeugma Films (Paris)
Société de production Teatri Uniti (Napoli)
Société de production Qwazi Qwazi Films (Bruxelles)
Société de production Regione Campania (Napoli)
Distributeur d'origine Zeugma Films (Paris)
Directeur de la photographieGiovanni Cioni
Ingénieur du sonDaghi Rondanini
Ingénieur du sonAlberto Padoan
MixeurMarco Saitta
MonteurGiovanni Cioni
MonteurDavide Santi
MonteurMassimiliano Pacifico

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

"Présenté au festival du Cinéma du Réel (et, simultanément, sur le site UniversCiné) en 2009, In Purgatorio bénéficie aujourd’hui d’une sortie confidentielle, à l’occasion d’un cycle consacré à Naples, au cinéma parisien La Clef. Entouré pour l’occasion de Gomorra et de Biùtiful Cauntri, In Purgatorio est un ovni, qui se révèle bien plus passionnant que les deux films qui l’accompagnent. C’est un film à tiroir, à la fois déambulation poétique dans les rues de Naples et réflexion sur la peur qu’y inspirent les familles mafieuses. Nous assistons en réalité à la thérapie profonde d’une ville gangrénée par le crime organisé. Intrigué par les faux semblants, le cinéaste trouve en un bonimenteur napolitain à la dérive, acteur à ses heures perdues, un guide de choix. Cabotinant devant la caméra, celui-ci philosophe sur les notions de vie et de mort. Ses mots nous conduiront jusque dans les catacombes, où reposent des milliers d’ossements de victimes de la grande peste du XVIIe siècle. Là, se trouve, pour les Napolitains, le purgatoire. Toute une communauté y pratique un culte, voyant en ces morts des confidents et conseillers précieux. C’est ainsi "le capitaine", le plus puissant de ces esprits, qui détermine quel enfant ira à la guerre. Les murs jouxtant le cimetière renferment, quant à eux, les pleurs d’une mère morte des années plutôt. La ville entière, par extension, semble envahie par les fantômes des disparus ; dans chaque rue, des centaines de photos sont affichées par des parents éplorés. Plus tard, près d’une église, des croques-morts de fortune expliquent qu’ici les cadavres se ramassent à la pelle. Enfin, dans un cimetière, un vieil homme nous explique que 350 confréries régissent la ville en une seule coopérative, avant de refuser de donner son nom et de lâcher un : "J’en ai trop dit". On accède alors au corur secret d’In Purgatorio, et on comprend ce que recouvrent, inconsciemment, ces superstitions morbides, le contexte réel qu’elles expriment métaphoriquement : le spectre de la mafia, impossible à évoquer frontalement, et que le film s’emploie à mettre à jour. In Purgatorio est un objet étrange et dérangeant, dans lequel rien n’est clairement dit, et qui ne cesse de faire des appels du pied au thriller et au fantastique. Évocation voilée de la puissance mafieuse, parvenant, mieux que Gomorra - le film -, à pointer sa réalité, il offre un équivalent cinématographique à l’écriture poétique de Roberto Saviano. Très littérale, l’adaptation de Matteo Garrone, en cherchant à témoigner des agissements de la mafia, risquait encore, bien malgré elle, d’en reproduire le culte (la diffusion du film, avant sa sortie en salles, fut d’ailleurs assurée par la Camorra). Cela ne saurait être le cas du film de Giovanni Cioni, sur lequel plane l’esprit poético-contestataire du cinéaste Pier Paolo Pasolini. Évocation personnelle de Naples et de son inconscient collectif, In Purgatorio se fond dans l’oeuvre naissante de Cioni, cinéaste passionnant qui pose sa caméra pour évoquer l’histoire d’une ville - Bruxelles, dans un précédent film -, tout en creusant ses propres angoisses face à la mort. "
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