De mémoires d'ouvriers (2011) Gilles Perret

Pays de productionFrance
Sortie en France29 février 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée79 mn
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Générique technique

RéalisateurGilles Perret
Société de production La Vaka (Vacheresse, Haute-Savoie)
ProducteurFabrice Ferrari
Distributeur d'origine C-P Productions (Montpellier)
Directeur de la photographieJean-Christophe Hainaud
MixeurDidier Ray
MonteurStéphane Perriot

générique artistique

Michel Etiévent(dans son propre rôle)
Henri Morandini(dans son propre rôle)
Mino Faïta(dans son propre rôle)
Samuel Pondruel(dans son propre rôle)
Marcel Eynard(dans son propre rôle)
Roger Loyet(dans son propre rôle)
Carine Francina(dans son propre rôle)
Jean Avrillier(dans son propre rôle)
Gérard Rayrolles(dans son propre rôle)
Bernard Anxionnaz(dans son propre rôle)
Louis Franchino(dans son propre rôle)
Cédric Boschetto(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Le 18 juillet 1904, à l’issue d’une grève de deux mois, les fils du patron de l’usine Crettiez de Cluses (Savoie) tirent sur la foule des ouvriers qui manifestent devant le bâtiment, faisant trois morts et 39 blessés. Fils d’ouvrier, ancré dans sa terre savoyarde, le documentariste Gilles Perret (Ma mondialisation, 2006, Walter, retour en résistance, 2009) questionne quelques passants autour de l’ancienne usine, devenue local du Conseil Général, et constate l’effacement dans les mémoires de cet événement fondateur des luttes sociales de la région. Guidé par l’historien Michel Étiévent, "fils d’usine", comme il se qualifie lui-même, le cinéaste remonte le temps et nous raconte la genèse, le développement et le déclin industriel de ces vallées savoyardes au climat rude et aux hommes droits. Il croise images d’archives, témoignages d’ouvriers des différents secteurs, en retraite et en activité, et perspective historique. Née, à la fin du XIXe siècle, de la conjonction de la maîtrise hydroélectrique, de la richesse en silice des sols et de l’essor du transport ferroviaire, l’industrie de ces hautes vallées est essentiellement métallurgique et horlogère. Foisonnant d’informations, passionnant de bout en bout, souvent émouvant, ce documentaire remarquable dessine le paysage d’une condition ouvrière complexe, singulière par sa localisation et universelle par les réflexions qu’elle suscite. Qu’ils soient anciens ou actuels ouvriers métallurgistes, issus pour beaucoup d’une immigration riche en diversité, maçon sur les immenses chantiers des barrages construits dans les années 1950 et 1960, prêtre ouvrier, tous les hommes et les femmes dont Gilles Perret a recueilli les paroles sont d’une rare qualité humaine. Habiles, perfectionnistes, durs à la tâche, ces paysans-ouvriers, auxquels l’usine permettait de vivre tout en gardant leur terre, ont une intelligence et une fierté du travail bien fait qui constituent une éclatante noblesse. Malgré la dureté de leur travail, ils avaient dans les décennies passées l’impression forte de participer au progrès humain et social de leur pays. S’ils se désolent du déclin industriel de leur région, maintenant tournée vers une économie de service et de tourisme, ils résistent au pessimisme. La finesse de leur analyse des mutations du monde, leur nostalgie d’une époque où la solidarité et la fraternité étaient sans faille, l’ambiguïté de leurs sentiments face à un capitalisme à l’ancienne, exploiteur mais aussi pourvoyeur de sécurité et d’éducation, sont mis en exergue avec une empathie indéniable, qui ne tombe jamais dans un simplisme manipulateur. En déroulant, sans concession ni impasse, plus d’un siècle de vie ouvrière dans les hautes vallées des Alpes, Perret accomplit ici un magnifique travail de mémoire. À travers le récit de ces aventures humaines, il redonne dignité et fierté au terme même d’"ouvriers”, quasiment absent de l’espace public, alors qu’ils constituent la majorité des actifs de ce pays ! Incarnées par des personnalités variées, lucides et attachantes, à qui le réalisateur offre en toute honnêteté son talent, son écoute et son regard, ces mémoires ouvrières s’inscrivent durablement dans la nôtre. ""
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