A l'ombre de la république (2011) Stéphane Mercurio

Pays de productionFrance
Sortie en France07 mars 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn
DistributeurISKRA (source : ADRC)
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Générique technique

RéalisateurStéphane Mercurio
Société de production Iskra - Images, Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles (Paris)
Distributeur d'origine Iskra - Images, Sons, Kinescope, Réalisations Audiovisuelles (Paris)
Directeur de la photographiePierre Boffety
Directeur de la photographieLaurent Fenart
Ingénieur du sonPatrick Genet
Compositeur de la musique originaleHervé Birolini
MonteurFrançoise Bernard
MonteurNicolas Despres

générique artistique

Marine Calazel(dans son propre rôle)
Jean-Marie Delarue(dans son propre rôle)
Xavier Dupont(dans son propre rôle)
Lucie Montoy(une voix)
Estelle Royer(une voix)
Maddgi Vaccaro(une voix)

Bibliographie

Synopsis

Documentariste pour la télévision et le cinéma, souvent primée, Stéphane Mercurio reprend en l’élargissant, un sujet qu’elle avait déjà abordé dans À côté : la prison et, plus largement, tous les lieux privatifs de liberté. Habilement, la réalisatrice est parvenue à trouver un vecteur pour s’infiltrer dans ces lieux réputés impénétrables. Mercurio a ainsi convaincu le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL) de pouvoir suivre ses équipes dans leurs différentes enquêtes. En effet, le CGLPL est une autorité administrative indépendante créée par la loi d’octobre 2007, qui a démarré ses activités au moment de la nomination de Jean-Marie Delarue en juin 2008, et à qui incombe la lourde tâche de veiller au respect des droits fondamentaux des personnes enfermées : droit à la dignité, à la liberté de pensée et de conscience, au maintien des liens familiaux, aux soins, au travail... Le CGLPL doit donc vérifier, selon la loi, "l’état, l’organisation et le fonctionnement" des lieux de privation de liberté. La caméra de Stéphane Mercurio a ainsi pu, en emboîtant le pas d’une quinzaine de contrôleurs, pénétrer au sein de la Maison d’Arrêt des Femmes de Versailles, de l’hôpital psychiatrique de la Navarre à Évreux, du Centre Pénitentiaire de Bourg-en-Bresse et de la Maison Centrale de Saint-Martin de Ré. Mercurio installe sa caméra et assiste aux dizaines d’entretiens individuels réalisés par les contrôleurs dans chaque établissement. À la Maison d’Arrêt des Femmes, au fil des entretiens, les langues se délient et les contrôleurs, en écoutant les détenues et les personnels, vont pouvoir saisir et apprécier la pression exercée par l’Administration Pénitentiaire pour faire travailler les détenues pour des salaires compris entre 1,67 et 2,18 euros de l’heure et les passe-droit de certaines, qui font régner la loi pour le compte de la direction. Au Centre Pénitentiaire de Bourg-en-Bresse, c’est la éshumanisation de la prison qui se révèle au fil des entretiens. Cet établissement neuf fonctionne comme une usine, un surveillant gérant à lui seul soixante détenus. Ici, la parole, les échanges n’ont plus leur place et les détenus préfèrent, aux murs propres et colorés de ce nouvel établissement, les murs moisis des vieilles maisons d’arrêt dans lesquelles la présence humaine et les échanges étaient plus fréquents. Enfin, la caméra parvient à entrer à l’hôpital psychiatrique et ainsi, lentement, montrer l’arbitraire, l’ennui et l’isolement dans lequel l’institution plonge les internés. Ce documentaire a l’immense mérite de montrer toute la complexe réalité de ces lieux d’enfermement, qui nourrissent tant de fantasmes. Cette réalité est parfois bien plus banale qu’on ne l’imagine, mais aussi souvent à la hauteur du fantasme, ce qui fait craindre qu’elles puissent devenir des zones de non-droit, où les détenus n’ont plus ni visage ni parole. À l’ombre de la République ouvre les portes de ces établissements et participe ainsi à la nécessaire transparence que l’on est en droit d’attendre d’un régime démocratique.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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