Au coeur du combat (2011) Ivan Castellano

Pays de productionFrance
Sortie en France07 mars 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée93 mn
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Générique technique

RéalisateurIvan Castellano
ScénaristeIvan Castellano
Société de production Didaxis (Paris)
ProducteurNicolas Méliand
Distributeur d'origine Les Films à Fleur de Peau (Paris)
Directeur de la photographieIvan Castellano
Ingénieur du sonPhilippe Bonnet
Compositeur de la musique originaleGareth Dickson
MonteurAntonin Mabille

générique artistique

Patrick Bruel(la voix du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

Radiothérapie, greffe de sang de cordon, chimiothérapie... Ils sont six hommes et femmes à se battre contre le cancer. Accueillis en hôpital de jour ou soignés - après une greffe ou des séances de rayons - en chambre stérile, ils font partie des nombreux patients des services d’oncologie de la Pitié-Salpêtrière. Pendant plusieurs mois, le réalisateur Ivan Castellano les a suivis au jour le jour, saisissant, à même leur corps, l’incessant travail du temps et de la maladie. Il y a les nausées, les effets indésirables, les complications, la solitude, l’incertitude, mais aussi les espoirs, les soulagements, les rémissions. Certains s’en sortent, d’autres non. Au coeur du combat témoigne de ces six parcours-là, de ces six vies-là, liées pour un temps plus ou moins long à d’autres vies : celles de ces femmes et hommes qui, au quotidien, veillent à leurs côtés. Le combat contre le cancer se mène à deux. Il implique en permanence soignés et soignants dans une relation complexe, indicible, incertaine, hésitante, drôle, tendre... La grande force de ce documentaire est, par le simple jeu de l’observation et de la présence, de parvenir à transmettre quelque chose de cette relation particulière. Avec beaucoup de pudeur, Castellano s’immisce dans les chambres, dans les couloirs ou dans les salles de garde et capte les gestes, les caresses, les paroles, les silences qui rythment cette vie d’hôpital. C’est une infirmière qui, regardant par la fenêtre, évoque les couleurs de l’automne. C’est un patient qui, après une opération délicate, garde précieusement, comme un trophée, la poche vide contenant le sang qu’on lui a greffé. C’est une infirmière de nuit qui, au petit matin, annonce à sa collègue le décès d’un patient. C’est un fou rire irrésistible entre un malade invalide et les deux aides-soignantes qui le remettent au lit. Dépassant l’anecdotique, Au coeur du combat tisse tous ces moments de vie en un poignant hommage, à la fois au courage des patients et à l’engagement dévoué des infirmières. Les plans sont élégants mais ne tombent jamais dans le piège de l’esthétisme. Ils sont crus tout en respectant la dignité des personnes filmées. Ils sont rythmés par un montage habile, tout en autorisant des temps de pause et d’émotion. On est loin de la représentation frénétique ordinairement véhiculée par les reportages sur l’hôpital. Il y a même dans ces images une sensibilité palpable - douce, feutrée - en total contraste avec la violence à l’oeuvre du cancer. Dans ses dernières minutes, en guise de conclusion, le film donne la parole, face caméra, aux infirmières. Jusque-là prises dans le quotidien de leurs tâches, masquées et en blouse blanche, elles apparaissent littéralement à visage découvert et expliquent le sens qu’elles donnent à leur mission. Elles évoquent aussi les contraintes (trop de paperasserie) et les dangers qui pèsent sur leur métier. Avec ces quelques paroles - les seules adressées au spectateur, mis à part le commentaire discret que porte la voix de Patrick Bruel -, Au coeur du combat quitte soudain le huis clos des services d’oncologie et s’ouvre à une dimension plus politique. Derrière l’hommage, le documentaire est aussi un important cri d’alarme.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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