Entre les bras (2011) Paul Lacoste

Pays de productionFrance
Sortie en France14 mars 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurPaul Lacoste
Assistant réalisateurPhilippe Pangrazzi
ScénaristePaul Lacoste
Société de production Everybody On Deck (Paris)
Coproduction Le-LoKal Productions
Coproduction Jour2Fête (Paris)
ProducteurGaëlle Bayssière
ProducteurDidier Creste
CoproducteurJaime Mateus-Tique
Distributeur d'origine Jour2Fête (Paris)
Directeur de la photographieYvan Quehec
CadreurRomain Carcanade
Ingénieur du sonFrançois Labaye
Ingénieur du sonFlorian Delafournière
MixeurJean-Marc Billand
Compositeur de la musique originaleKarol Beffa
MonteurAnthony Brinig

générique artistique

Michel Bras(dans son propre rôle)
Sébastien Bras(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Les Bras, Michel le père et Sébastien le fils, sont restaurateurs. Toqués. Étoilés, même. De ceux pour qui la cuisine est un véritable art. De ceux qui collectionnent les récompenses, les critiques dithyrambiques et les admirateurs gourmets prêts à casser leur tirelire pour une dégustation. Entre eux, va passer un témoin. Entre eux, vont se transmettre un énorme héritage, un gigantesque savoir-faire, un grand restaurant, une vie pas banale. Et c’est ceci que l’habile réalisateur Paul Lacoste décide de nous montrer : ce processus progressif de transmission, pas si évident, en particulier pour le père. Car Michel Bras est un perfectionniste parti de rien, un artiste chef d’entreprise quasi autodidacte, au talent certain. Il a construit son énorme royaume et, c’est lui qui a propulsé le patronyme des Bras dans les étoiles. L’enjeu est énorme aussi pour Sébastien. Il a la tête bien sur les épaules, sa motivation est évidente, et ses idées intéressantes... Mais elles sont parfois différentes de celles de son père. La captation de cette transition délicate est le sujet central de ce film aussi passionnant que touchant. Ceci donne notamment lieu à une scène extraordinaire, où Sébastien, sûr de lui, crée méticuleusement un nouveau plat pour l’un des restaurants familiaux, suppliant son père de ne pas intervenir, de se contenter de regarder puis de goûter. Le processus de création est alors magnifiquement filmé, nous montrant le cuisinier comme un peintre en action. Les moments de réflexion et de remise en question, quelque peu ignorés dans les émissions culinaires de la télévision, ne sont ici pas délaissés, et la cuisine des chefs y gagne. L’art cinématographique se mêle à l’art culinaire, et les réactions du père, partagé entre fierté et envie quasi viscérale d’intervenir, donnent à la scène une puissance dramatique que la fiction atteint rarement. Puis vient le suspense, lorsque l’impitoyable Michel porte à ses lèvres la première bouchée, sous le regard stressé de son fils fier de lui mais sur ses gardes, l’attente interminable... Et enfin tombe le verdict, magnifique, de Michel, qui ne pouvait être autre : ce qu’a fait son fiston, c’est bien, mais ça pourrait être encore mieux, si... En quelques séquences, Lacoste parvient ainsi à capter de grands moments de grandes vies. Car son procédé est honnête. La caméra n’est pas omnisciente, on sent la présence du réalisateur. Parfois, les Bras s’adressent à lui, sachant pertinemment qu’ils sont filmés, et Lacoste ne leur demande aucunement de faire comme s’il n’était pas là. Alors, ils se montrent tels qu’ils sont en cuisine : sûrs d’eux, professionnels. Et de temps en temps, la magie opère. Un peu comme chez Depardon, ce sont alors de vrais instants de vie qui sont captés. Des moments de doute, de fébrilité, des moments magiques où l’idée d’un ingrédient arrive, des moments creux où rien ne se passe. Les Bras apparaissent alors comme de belles personnes. C’est dans la peau d’un cuisinier que l’on est projeté, c’est-à-dire dans la peau d’un créateur et d’un sacré bosseur. Dans la peau d’un héritier, aussi talentueux que conscient de la montagne qu’il s’apprête à gravir. Et puis dans la peau d’un fils, dont le père aimerait tant qu’il garde la tête dans les étoiles.
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