Chez Léon, coiffure (2011) François Lunel

Pays de productionFrance
Sortie en France11 avril 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée83 mn
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Générique technique

RéalisateurFrançois Lunel
Société de production Les Films d'Ici (Paris)
Coproduction Forum des Images (Paris)
ProducteurSerge Lalou
ProducteurLaura Briand
Directeur de productionCécile Peyre
Distributeur d'origine Promenades Films (Paris)
Ingénieur du sonAntoine Bailly
MixeurAntoine Bailly
MonteurCécile Theisen
MonteurFrançois Lunel

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Au 89, bd Diderot dans le 12e, Dominique Léon, la quarantaine, tient un salon de coiffure, ouvert aussi le dimanche. C’est à l’approche des présidentielles de 2007, en automne 2006, que François Lunel a filmé ce coiffeur et une vingtaine de ses clients. Le documentariste a sélectionné sept clients (sorte d’échantillon représentatif des Parisiens d’aujourd’hui), qu’il a retrouvés dans le salon de coiffure au printemps 2007 et encore jusqu’en 2011. Il y a ce vieux fleuriste à la retraite qui évoque sa dure jeunesse. Il ne supporte pas la vie factice des générations portables d’aujourd’hui et pense que Sarkozy "est le seul qui a le courage de dire ce qu’il pense". Il y a aussi une jeune fille angoissée par ce que sera sa vie professionnelle après ses études. Elle est là pour faire le deuil d’une rupture, c’est-à-dire en sortir les cheveux coupés court. Une femme est là également, aux prises avec sa vieille mère. Mais aussi : un employé désabusé par un grand groupe prônant la mobilité ; une récente veuve, qui n’a pas voulu effacer la voix de son mari sur le répondeur ; un étudiant en médecine qui raconte comment les mieux classés vont choisir les spécialités les plus rémunératrices alors que les derniers seront médecins du travail en Corse. Enfin, une jeune femme en précarité, secrétaire de direction, la plupart du temps au chômage, se confie à Dominique dans le fauteuil qu’elle prend pour le divan d’un psychanalyste. "Cette élection me stresse", dit-elle, avant d’évoquer les suicides au travail. Car Dominique exerce un métier particulier : il "touche les gens", il "sent les ondes", sans être un vrai psychologue. Ce métier, il voulait le faire depuis la sixième. Tout petit, il accompagnait sa mère au salon de coiffure dont il aimait l’ambiance raffinée, les conversations feutrées. Mais on peut être bouleversé en gérant les souffrances des clients. Alors il a appris à se protéger : bien que connaissant ses clients (il en tutoie certains), il se convainc qu’il exécute un travail, qu’il n’est pas à une table de café avec un ami... "Il faut que je reste à ma place, que je garde une certaine distance de coiffeur." Cette posture est aussi celle du cinéaste. À la manière de Frederick Wiseman, Lunel prend le salon Chez Léon comme une institution et se contente de filmer sans intervenir. L’évolution du pouls des Parisiens est certes plus audible au salon de coiffure que dans le brouhaha du café du commerce. Mais la matière y est tout aussi banale. Le regard sur l’évolution des "personnages", d’une élection à l’autre, n’est pas prégnant. Seul le carabin évolue : d’abord militant UMP, puis jeune soucieux de "s’autoréguler", enfin interne ayant mûri au contact des malades et de la misère, et maintenant moins sûr de ses convictions, "On est en transition, personne ne sait où on va". Une femme est dubitative à propos de François Hollande maintenant que DSK est hors-jeu. En fait, la politique est le plus souvent absente des discussions. Car chacun se raccroche à sa propre histoire. Le film se termine d’ailleurs avec la veuve qui évoque sa première rencontre avec son mari, qu’elle continue à sentir sur son épaule droite.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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