Je suis (2011) Emmanuel Finkiel

Pays de productionFrance
Sortie en France11 avril 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée96 mn
>> Rechercher "Je suis" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurEmmanuel Finkiel
Assistant réalisateurMarie de Labarre
ScénaristeEmmanuel Finkiel
Société de production 13 Productions (Marseille ; Paris)
ProducteurPaul Saadoun
Directeur de productionVirginie Guibbaud
Distributeur d'origine Les Films du Poisson (Paris)
Directeur de la photographieSébastien Saadoun
Directeur de la photographieMuriel Coulin
Directeur de la photographieJean-Jacques Mréjen
Ingénieur du sonKamal Ouazene
Ingénieur du sonDana Farzanehpour
Ingénieur du sonDimitri Haulet
Ingénieur du sonErwan Kerzanet
MixeurOlivier Dô Hùu
MonteurAnne Weil

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Après avoir été le premier assistant de réalisateurs tels que Tavernier, Kieslowski ou Godard, Emmanuel Finkiel est passé à la réalisation, notamment avec Voyages (1999) et Nulle part, terre promise, qui a obtenu le prix Jean Vigo en 2006. En 2010, il s’est penché sur l’univers d’un centre spécialisé pour les traumatisés crâniens et, pendant des mois, a filmé le combat quotidien de trois patients, de leurs familles et du personnel soignant. La première image est saisissante : le visage de Christophe apparaît en plein écran, totalement figé. Son regard semble pourtant inquiet. Après un mois de coma, il ne se souvient plus d’avoir été professeur de tennis et a peine à répondre aux questions élémentaires de l’infirmière. Un autre Christophe, comptable et jeune papa, a lui aussi été victime d’un traumatisme crânien, après avoir reçu le portique de la balançoire de son fils sur la tête. Dans son fauteuil roulant, atteint d’une paralysie faciale, il ignore l’ampleur de sa pathologie, malgré une pénible séance de rééducation motrice. Chantal était directrice d’une agence bancaire. À la suite d’un accident, elle est privée de toute expression orale cohérente, marche à pas comptés et n’a pas conscience de son état. Son aphasie globale, doublée d’amnésie, l’empêche même de reconnaître la photo de ses filles jumelles. Avec un regard attentif, Finkiel filme sans cesse les visages de ces trois personnages à la conscience abîmée, afin d’y capter un regard, un geste, un silence ou une attitude qui les rendent intelligibles. Grâce à une distance calculée de la caméra, il ne tombe jamais dans le pathos et durant les nombreuses séances de rééducation, la dignité des malades est toujours respectée. Le spectateur reçoit ces images comme un coup de poing, l’obligeant à se projeter dans une situation analogue. Frédéric Chaudier, dans Les Yeux ouverts (2010), saisissait avec la même pudeur la force vitale des patients admis en unité de soins palliatifs. Un autre aspect émouvant du documentaire réside dans l’attitude de ces trois familles, choisies par Finkiel pour leur énergie et leur bienveillance envers leurs proches. Le film montre que rien ne peut s’accomplir sans elles, et sans la compétence des soignants : la femme de Christophe, lumineuse, a foi en la guérison de son mari (alors que leur fils fuit le regard de son père handicapé). Même présence vigilante de Marc, le mari de Chantal ou de celle des parents âgés du "grand" Christophe, quoique plus inquiets sur le devenir de leur fils, s’ils venaient à mourir. Au fil du temps, rythmé par les saisons, perceptibles à travers les fenêtres, et ponctué par des choix musicaux judicieux, le public mesure les progrès des patients : le papa marche à nouveau et a établi une relation avec son fils ; l’ex-prof de tennis sourit enfin et blague désormais sur sa conscience "qui voit". Seule Chantal, la plus déficiente des trois, semble avoir renoncé à progresser au moment de sa sortie. Le "cogito" de Descartes "je pense donc je suis" est en marche...
© LES FICHES DU CINEMA 2012
Logo

Exploitation