Mains brunes sur la ville (2011) Bernard Richard, Jean-Baptiste Malet

Pays de productionFrance
Sortie en France21 mars 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée90 mn
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Générique technique

RéalisateurBernard Richard
RéalisateurJean-Baptiste Malet
ScénaristeBernard Richard
ScénaristeJean-Baptiste Malet
Société de production La Mare. Association de Production Audiovisuelle (Paris)
Distributeur d'origine La Mare. Association de Production Audiovisuelle (Paris)
Directeur de la photographieBernard Richard
Ingénieur du sonNicolas Teichner
MonteurJérôme Polidor

générique artistique

Jacques Bompard(dans son propre rôle)
Marie-Claude Bompard(dans son propre rôle)
Thierry Mariani(dans son propre rôle)
Christian Terras(dans son propre rôle)
Alain Hayot(dans son propre rôle)
Arnaud Straëbler(la voix du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

La présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle de 2002 a eu l’effet d’une bombe. Pour autant, il reste difficile de savoir comment contrer l’avancée du FN. L’extrême droite gère Orange depuis 1995, et, depuis 2008, Bollène. Deux villes qui ont, pour l’extrême droite, valeur de laboratoire. L’intérêt de ce documentaire est de reprendre à son compte ce laboratoire pour analyser de quelle manière le Front National peut arriver à conquérir le pouvoir, puis ce qu’il en fait. B. Richard et J-B. Malet reviennent donc, d’abord, sur les raisons qui ont conduit les habitants d’Orange et Bollène à faire le choix du FN. Puis, ils nous présentent les époux Bompard, Jacques et Marie-Claude, respectivement maires d’Orange et de Bollène. L’ensemble est entrecoupé d’interventions d’intellectuels, de jeunes des cités, ainsi que de représentants politiques. On apprend que le terreau qui a permis à l’extrême droite de s’imposer est la gestion catastrophique de la décolonisation. L’arrivée de pieds-noirs, et surtout l’implantation du 1er REP, responsable du Putsch des Généraux en avril 1967 à Alger, a, en effet, fait basculer à droite cette région, historiquement ancrée à gauche. Ensuite, la politique patronale visant à détruire les grands groupes ouvriers en faisant jouer la concurrence d’une main-d’oeuvre sous-payée composée d’immigrés, et la volonté des grands groupes de délocaliser, vont achever de permettre à l’extrême droite de faire son trou. Loin d’aller dans le sens des idées reçues, le film montre que l’extrême droite a profité du découragement ouvrier, qui s’est traduit par une abstention massive, puis s’est attachée à séduire la classe moyenne commerçante et les riches retraités, au détriment des plus démunis. Enfin, c’est le refus de la droite de rejoindre un front républicain contre le l’extrême droite qui va permettre aux Bompard de prendre Orange et Bollène. Leur politique ? Affaiblir les services publics, geler les aides aux associations et cultiver une stratégie de la tension en pratiquant des expéditions punitives contre leurs opposants. Privilégier les milices privées plutôt que la police municipale et instaurer un régime de suspicions grâce à la pose de caméras de surveillance. Choyer les centres-ville et leur classe moyenne, et abandonner les quartiers populaires. Pendant ce temps, au lieu d’aller chercher l’électorat populaire, les autres partis s’enferment dans des luttes d’appareils et donnent raison à l’extrême droite en reprenant à leur compte ses arguments. Enfin, notamment à travers le cas de Thierry Mariani, député UMP du Vaucluse, ou l’évocation de l’amitié entre Gérard Longuet et Bompard (qui s’étaient recontrés au sein du groupe fasciste Occident), le film aborde le lien ténu existant entre les proches du pouvoir et les personnalités du FN local. Même si l’on peut lui reprocher de ne pas formuler de propositions de riposte concrètes, Mains brunes sur la ville reste un précieux outil pour comprendre le fonctionnement de l’extrême droite.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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