Sotchi 255 (2011) Jean-Claude Taki

Pays de productionFrance ; Russie
Sortie en France22 mars 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée115 mn
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Générique technique

RéalisateurJean-Claude Taki
ScénaristeJean-Claude Taki
DialoguisteJean-Claude Taki
Société de production Apatom Production (Paris)
Directeur de productionMarcello Cavagna
Distributeur d'origine Apatom Production (Paris)
Directeur de la photographieJean-Claude Taki
Ingénieur du sonGuillaume Reynard
MonteurJean-Claude Taki

générique artistique

Ania Svetovaya(Nadenka)
Jean-Claude Taki(la voix du narrateur)

Bibliographie

Synopsis

?Sotchi 255 est une énigme. Une enquête sur la mort d’Irina. Jean-Claude Taki reçoit un e-mail : "Le 29 août, Irina enfonce dans la mer. L’enterrement 6 septembre." Un autre mystère s’ajoute bientôt à celui-ci : la disparition, peu après la mort d’Irina, d’un ami de Taki, Guillaume. Pour tenter d’en savoir plus, l’auteur se rend donc dans le Caucase. Muni du journal intime de Guillaume, il tente de revivre les derniers jours de celui-ci. Son enquête commence là où s’arrête le journal de Guillaume, dans la chambre 255 d’un hôtel de Sotchi. Mais sa rencontre avec Nadenka, une jeune femme russe, le trouble tant que cet amour naissant prend le dessus. Fasciné par Nadenka, Taki la filme avec une tendresse et une sensualité désarmantes. Sotchi 255 raconte donc, notamment, cette belle histoire d’amour. Notamment car, toujours, Irina lui revient en tête. À travers ses rencontres, son image se fait plus précise, en même temps qu’elle lui échappe immanquablement. Irina a laissé à ses proches un souvenir parfait : elle était belle, intelligente, rieuse et adorable, et son image, capturée par un téléphone portable, nous obsède, comme celle de Laura Palmer dans Twin Peaks. Une inquiétante étrangeté submerge alors l’enquête de Taki. Plus celle-ci avance et plus l’on se demande quels furent réellement les rapports d’Irina avec Jean-Claude, et pour quelle raison celui-ci et Guillaume se sont rendus au Kazakhstan. D’autant plus qu’à mesure que le mystère de la mort d’Irina s’éclaircit, celui de la disparition de Guillaume s’épaissit. Un mystère que Taki ne nous demande pas de résoudre, mais qui rend le documentaire passionnant. Le cinéaste est un touche-à-tout. Musicien de formation, il est aujourd’hui reconnu pour ses courts métrages. L’un d’eux, Cahier froid, évoque le suicide mystérieux, près de Moscou, d’un physicien français : Guillaume Bohr. En 2008, Taki rédige de fausses lettres pour Les Lettres kazakhes de l’illustrateur Guillaume Reynard. Des illustrations que l’on retrouve dans le film. Un autre élément intrigue dans Sotchi 255. Nadenka s’avère être interprétée par une comédienne, Ania Svetovaya. L’intrigant documentaire se mue dès lors en essai poétique, autant qu’en une quête spirituelle s’interrogeant sur la nature du réel, la mort et le temps qui passe. Utilisant toutes sortes de téléphones portables, Taki parvient à faire sienne l’idée de caméra-stylo, imaginée par Alexandre Astruc, et confère à ses plans une portée philosophique qui n’est pas sans évoquer les photographies de La Jetée de Chris Marker. Cette imbrication de différentes images fait, par ailleurs, écho à la construction même du film, qui, à la façon des poupées russes, part de l’évocation d’un espace confiné pour raconter l’histoire d’une région, et évoquer finalement la Russie tout entière. Le tour de force de Taki est, enfin, de parvenir à rendre crédible un gimmick visuel depuis longtemps récupéré par Hollywood, le "found footage". Pas un instant nous ne doutons de l’existence d’Irina, ni de sa mort brutale lors d’une tempête à Sotchi. Mais Irina n’est-elle pas tout simplement, comme Laura Palmer, un fantasme ?
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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