Bleu pétrole (2011) Nadège Trébal

Pays de productionFrance
Sortie en France30 mai 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée100 mn
>> Rechercher "Bleu pétrole" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurNadège Trébal
ScénaristeNadège Trébal
Société de production Maïa Cinéma (Paris)
ProducteurGilles Sandoz
Distributeur d'origine Shellac Distribution
Directeur de la photographieDavid Chizallet
Ingénieur du sonLuc Meilland
Ingénieur du sonRosalie Revoyre
Ingénieur du sonCédric Lionnet
Compositeur de la musique originaleRodolphe Burger
MonteurCédric Le Floc'h

générique artistique

Jacques Leguennec
Christophe Hiou(le secrétaire général du syndicat CGT de la raffinerie)

Bibliographie

Synopsis

À l’aube, tapi dans les herbes, Jacky Le Guennec, à l’affût, chasse le canard et tire. Ancien secrétaire général de la CGT, le moustachu visionne avec ses camarades le discours élogieux prononcé par la direction lors de son départ à la retraite. Ainsi commence le récit de Nadège Trebal, ancienne de la Fémis, dont c’est ici le premier long métrage. Largement autofinancé, Bleu pétrole met en scène la gigantesque raffinerie de Donges (12% de la production nationale), symbole syndical, politique et social, qui s’est illustré notamment lors de la réforme des retraites de 2010. Les premières images sont magnifiques : tel un immense arbre de Noël, l’usine brille de mille feux dans la nuit noire. Le décor ainsi planté, la réalisatrice entreprend son travail de proximité auprès des salariés, et plus précisément auprès de la nouvelle équipe syndicale, menée par Christophe Hiou, le jeune successeur, impulsif et motivé, de Jacky. Le petit local syndical préfabriqué de la CGT est le point d’ancrage du film en ce qu’il met en lumière la responsabilité militante des hommes qui l’animent : de réunions (souvent réactives) en réunions, Christophe et ses camarades tâtonnent, discutent de leurs revendications à venir en prenant appui sur des documents chiffrés fournis par la direction. Le spectateur mesure le travail, souvent ingrat, de ces ouvriers, confinés dans cette petite pièce sacrée, symbole de lutte. En plans serrés, la caméra insiste sur les visages marqués et concentrés des salariés, habités par leur mission. C’est efficace, mais le procédé est trop systématiquement utilisé et finit par lasser. En revanche, l’immixtion de scènes périphériques, destinées à rompre la monotonie desdites réunions, est bien vue : récurrentes, les pauses cigarettes des hommes s’abandonnant au regard de la caméra sont éloquentes sur leur vie quotidienne répétitive, toutes générations confondues. Un supertanker rouge aux couleurs de Total glisse silencieusement sur les eaux du fleuve, tandis que Christophe explique fièrement les mécanismes de l’usine pétrochimique. Un TGV s’ébranle sous la pluie, indifférent à la raffinerie laissée derrière un rideau de peupliers. Un coucher de soleil irradie l’immense alambic illuminé. Une sortie d’usine au compte-goutte disperse les travailleurs rendus à leur vie civile. Quatre vaches paissent C85 à proximité du mastodonte. En captant ces moments parfois bucoliques, Nadège Trebal illustre avec force le contraste entre l’engagement des syndicalistes en lutte et la fragile nature environnante, avec ses marais salants et ses bords de Loire. Elle conclut son récit par une manifestation d’enseignants et de parents d’élèves postés à l’entrée de l’usine. Solidaires, les ouvriers de Donges, Christophe en tête, participent à son bon déroulement, sous le regard pacifique des gendarmes et des caméras de télévision. En point d’orgue, trois ouvriers casqués, en pause cigarette, vêtus de leur bleu de travail, observent, dubitatifs, la caméra.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
Logo

Exploitation