Le Chemin noir (2010) Abdallah Badis

Pays de productionFrance
Sortie en France09 mai 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée78 mn
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Générique technique

RéalisateurAbdallah Badis
ScénaristeAbdallah Badis
Collaborateur scénaristiqueNadine Lamari
DialoguisteAbdallah Badis
Société de production La Vie est belle Films Associés (Paris)
Coproduction INA - Institut National de l'Audiovisuel
CoproducteurGérald Collas
Producteur déléguéChristophe Delsaux
Producteur déléguéCéline Maugis
Producteur exécutifChristophe Delsaux
Producteur exécutifCéline Maugis
Distributeur d'origine A3 Distribution
Directeur de la photographieClaire Mathon
Ingénieur du sonNicolas Waschkowski
Ingénieur du sonArnaud Julien
MixeurMyriam René
Compositeur de la musique originaleArchie Shepp
MonteurSophie Mandonnet

générique artistique

M'Hamed Dourgueni(dans son propre rôle)
Mohamed Yahiaoui(dans son propre rôle)
Monsieur Max(dans son propre rôle)
Mohamed Hamadi(dans son propre rôle)
Mahmoud Djenadi(dans son propre rôle)
Amar Bani(dans son propre rôle)
Pablo Allys(dans son propre rôle)
Nour Aucomte(dans son propre rôle)
Amelle Serraf El Harrouba(dans son propre rôle)
Chloé Martinez(dans son propre rôle)
Morgane Barthel(dans son propre rôle)
Mohamed Amzil(dans son propre rôle)
Keltouma Amzil(dans son propre rôle)
Félix Dorkemde M'Baïnayel(dans son propre rôle)
Philomène Tritz(dans son propre rôle)
Djidji(dans son propre rôle)
Illyes Ait Baddou(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

C’est l’été. Dans la lumière d’un sous-bois de Lorraine, une fillette compose, tel le Petit Poucet, un chemin de feuilles mortes, y dépose des galoches aussitôt adoptées par un jeune garçon. C’est le premier souvenir onirique de jeunesse que livre le narrateur et protagoniste principal de ce beau film, dont il est aussi l’auteur : Abdallah Badis. D’abord ouvrier aciériste avant son bac en 1971, le réalisateur s’est ensuite tourné vers le théâtre, puis a tourné deux courts documentaires sur le multiculturalisme et l’immigration, avant de signer ce premier long métrage. D’entrée, cette première scène indique au public que le thème central n’est ni l’exil ni "l’Affaire algérienne", mais la résurgence d’une enfance partagée entre les souvenirs familiaux de l’Algérie française et ceux vécus dans une sidérurgie lorraine, aujourd’hui abandonnée. Le scénario s’appuie sur l’alternance de moments vécus à l’usine (archives INA du monstre crachant l’acier en fusion), avec les témoignages de travailleurs algériens immigrés en France dans les années 1950. Le récit commence lorsque Badis, se baladant en voiture, croise des hommes penchés sur le moteur d’un véhicule en panne, une 404 Peugeot fétiche réputée pour sa longévité : elle est le fil conducteur du film, vieille dame faisant l’objet de soins intensifs, comme pour sauver la mémoire collective. La poussant jusqu’au pied de l’immeuble, les vieux ouvriers déracinés s’affairent ensemble autour d’elle, discutent avec pudeur et se souviennent de leurs métiers dangereux. En plans-séquences, Badis filme magnifiquement ces visages marqués, dont le regard vif dit leur fierté d’avoir appartenu à ce monde ouvrier solidaire : l’un raconte son arrivée en France, dormant à même le sol dans les bois ; un autre parle de son père, burineur dans les hauts-fourneaux, mort avant sa préretraite (archives de mineurs partant au travail de nuit, sous des gerbes d’acier) ; un troisième évoque l’importance de la boxe lorsque son père, membre du FLN, était en prison (archives sur les événements du 17 octobre 1961). Surgit alors une belle idée de mise en scène : sur un vieux ring installé dans la fonderie désaffectée, deux vétérans boxent, illustrant ainsi le combat contre l’adversité. Le narrateur se remémore aussi sa petite enfance à Oran, son bidonville insalubre et sa mère aimée, restée au pays, à qui, plus, tard, il écrira souvent "ici tout va bien" avec son unique crayon. Afin d’accentuer le lien entre le passé et le présent, Badis s’attarde au cimetière musulman sur les échanges de deux adolescentes qui aimeraient être enterrées en Algérie auprès des leurs. Que reste-t-il du chemin noir emprunté pour aller du foyer au boulot ? Des ruines rouillées, un aller-retour de l’enfance à la vieillesse et la superbe scène onirique de la 404, enveloppée dans une moustiquaire mouvante, telle un bébé que l’on berce. Deux enfants d’aujourd’hui jouent dans les vagues d’Algérie sur la musique sublime d’Archie Shepp...
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