On est là ! (2011) Luc Decaster

Pays de productionFrance
Sortie en France16 mai 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée110 mn
>> Rechercher "On est là !" dans le catalogue Ciné-Ressources
imprimer

Générique technique

RéalisateurLuc Decaster
Société de production Zeugma Films (Paris)
ProducteurMichel David
Distributeur d'origine Zeugma Films (Paris)
Compositeur de la musique originaleMarius Atherton
MonteurClaire Atherton

générique artistique

Bakary(dans son propre rôle)
Fodié(dans son propre rôle)
Karine(dans son propre rôle)
Moussa(dans son propre rôle)
Elhassen(dans son propre rôle)

Bibliographie

Synopsis

Été 2009. À la veille des vacances, douze travailleurs sans-papiers de Clean Multiservices, petite entreprise de nettoyage du Val-d’Oise, entament l’occupation de leur société. Dès le premier matin, trois collègues françaises, en conflit prudhommal avec la direction, les rejoignent, ainsi que d’autres sans-papiers, ex-employés. Lorsque le patron arrive, quatre porte-parole des grévistes lui présentent leurs revendications, puis retournent dans la cour rendre compte au groupe, constitué de Maliens et de Mauritaniens. Chaque propos est traduit dans leurs diverses langues. Aidés et soutenus par deux syndicalistes, Claude et Jérôme, et par des associations, les travailleurs précisent leurs exigences : plus que l’argent que l’entreprise leur doit depuis des années, l’essentiel pour eux est d’obtenir leur régularisation auprès de la préfecture, et donc un CDI préalable. Au fil des jours et des nuits de paisible occupation, il apparaît que la direction a accumulé les actions illégales en regard du droit du travail : embauches de sans-papiers en toute connaissance de cause, licenciements abusifs, refus de paiement des heures supplémentaires et des congés payés. Pied à pied, dans la chaleur de l’été, les sans-papiers et leurs soutiens surmontent leurs divergences, refusent de se laisser diviser et adoptent une ligne ferme, face à un directeur fuyant, lui-même soumis au holding dont il dépend. In fine, à la suite de la régularisation de tous ceux qui pouvaient l’être, un accord est signé le 6 août. Les sommes dues aux employés par l’entreprise seront réparties entre ceux qui attendent encore leur régularisation. La victoire est sereine. C’est peu de dire que le spectateur vit au jour le jour ce conflit, qui dégage à l’écran un fort sentiment de ténacité, dénué de violence. Originaire de Saint-Nazaire, dessinateur industriel avant de devenir professeur d’histoire puis cinéaste, Luc Decaster avait déjà, dans Rêve d’usine (2003), capté le déroulé de la brutale fermeture d’une usine Épeda. C’est comme participant au collectif de sans-papiers d’Argenteuil qu’il a appris la décision d’occupation de Clean Multiservices. Toute affaire cessante, il s’est, en quelque sorte, "embedded" à bord de cette action des sans-papiers, souvent considérés comme une matière consommable et jetable, et qu’il est si commode de ne pas voir. La caméra du réalisateur est là, au même titre que ceux qu’elle suit durant ces 39 jours. Le patron est pratiquement absent de l’écran et le film ne sort de l’entreprise que pour accompagner ses protagonistes à la préfecture, puis à la signature. Mais cette volonté de Decaster "d’être avec", sans surplomb, sur la longueur, se révèle à double tranchant. D’un côté le film nous montre au plus près le déni de droit fait aux employés et leur calme détermination, de l’autre il pèche par une durée excessive et par l’absence de certaines informations. Exempt de pathos, cette lutte in vivo prend tout son sens quand l’émotion d’un régularisé du jour surgit, forte et fugace, justifiant ainsi le combat opiniâtre des grévistes et de leurs soutiens.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
Logo

Exploitation