Familystrip (2009) Lluís Miñarro

Familystrip

Pays de productionEspagne
Sortie en France23 mai 2012
Procédé image35 mm - NB - Couleur
Durée70 mn
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Générique technique

RéalisateurLluís Miñarro
ProducteurEddie Saeta
Directeur de productionMontse Pedrós
Distributeur d'origine Bodega Films (Paris)
Directeur de la photographiePablo García Pérez de Lara
Directeur de la photographieChristophe Farnarier
Ingénieur du sonVerónica Font
MixeurFrancesc Nadal
Compositeur de la musique préexistanteGeorges Moustaki
Compositeur de la musique préexistanteJimmy Fontana
Compositeur de la musique préexistanteHenry Purcell
MonteurSergi Dies
MonteurValentina Mottura

générique artistique

María Luz Albero Calvo(la mère)
Francesc Miñarro Bermejo(le père)
Lluís Miñarro(le fils)
Francesc Herrero(le peintre)

Bibliographie

Synopsis

Pour leur anniversaire de mariage, Lluís Miñarro s’est fait peindre avec ses deux parents, puis a filmé l’expérience, sans avoir alors l’intention d’en montrer les images. Une dizaine d’années plus tard, Miñarro a décidé de les utiliser pour en faire ce film. Le manque d’intentions initial est malheureusement perceptible, et dommageable : les images ne montrent, en effet, qu’une famille - espagnole, en l’occurrence - similaire à beaucoup d’autres. C’est en fait précisément le type d’images, quoique légèrement moins amateures, que l’on retrouve dans tout foyer voulant s’enregistrer face à la caméra, et dont ne découle, de prime abord, aucun intérêt esthétique. Ici, tout est capté en direct. Le fils et réalisateur est aujourd’hui producteur, l’un de ceux d’Oncle Boonmee, la Palme d’Or d’Apichatpong Weerasethakul, mais le film ne révèle en aucun cas une authentique vocation de cinéaste. C’est la mère, María, volubile, qui occupe la majorité du film. Il lui arrive souvent de parler de choses importantes : sa rencontre avec son mari, ses accouchements et son rapport particulier (faute d’éducation au sein d’une société alors très conservatrice) avec la sexualité, les hauts et les bas de ses 65 années de mariage... Mais à d’autres moments, elle peut aussi s’en tenir à un registre purement anecdotique. Le fils, le peintre et le père, en revanche, restent davantage en retrait, ce dernier se faisant généralement interrompre par sa femme lorsqu’il prend la parole. De surcroît, le portrait s’assume comme incomplet - plusieurs des membres de la famille manquent au tableau, et il n’est jamais précisé si certaines images ont été omises ou non - et se révèle franchement banal. Le contexte historique des vies vécues ne sert que comme support aux récits familiaux, et n’apparaît donc qu’en filigrane. La guerre civile et le franquisme ne sont ainsi évoqués que sommairement (les bombardements ; l’internement du mari, combattant républicain), et, encore une fois, volontiers écartés au profit de l’anecdote. L’affection que le cinéaste voue à ses deux parents est sincère, certes, mais le projet peine à se légitimer comme long métrage de cinéma, d’autant plus que les seuls véritables choix formels n’apparaissent qu’au tout début (lorsqu’une musique et des images d’eau évoquent directement la peinture) et en toute fin du film. Mais ces quelques efforts sont impuissants à faire surgir un sens dans l’entre-deux, constitué d’images en Noir & Blanc et d’une majorité de gros plans laissant libre cours à la parole des interlocuteurs. Cette absence de recherche esthétique contraste avec les intentions du peintre qui, son style n’étant pas réaliste, tend à donner à celle-ci une allure plus expressive. Son père, une fois le portrait près d’être achevé, n’hésitera d’ailleurs pas à critiquer le résultat. Peut-être, alors, Familystrip est-il simplement le portrait réaliste voulu, modeste dans sa forme, narcissique dans son fond. Reste que, pour le spectateur exclu du contexte familial, le côté purement anecdotique du film risque, à terme, de lui faire perdre tout intérêt, la relative acuité du regard porté, çà et là, par l’auteur sur ses parents, s’exerçant en définitive en pure perte.
© LES FICHES DU CINEMA 2012
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