Lucanamarca (2008) Héctor Gálvez, Carlos Cárdenas

Lucanamarca

Pays de productionPérou
Sortie en France25 juillet 2012
Procédé image35 mm - Couleur
Durée69 mn
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Générique technique

RéalisateurHéctor Gálvez
RéalisateurCarlos Cárdenas
Société de production TV Cultura (Lima)
ProducteurSandra Yépez
ProducteurElizabeth Lescano
Distributeur d'origine JML Distribution (Paris)
Directeur de la photographieCarlos Cárdenas
Directeur de la photographieHéctor Gálvez
Ingénieur du sonFrancisco Adrianzén
Directeur artistiqueKatherine Sanabria
MonteurMenno Boerema
MonteurHéctor Gálvez

générique artistique

Bibliographie

Synopsis

Le Pérou, comme son voisin du Nord, la Colombie, a connu, dans le dernier quart du XXe siècle, une radicalisation de certains mouvements communistes, qui sont entrés, dans leurs pays respectifs, dans une lutte armée contre les pouvoirs en place. Après Impunité [v.p. 336] de Juan José Lozano et Hollman Morris (qui évoquait la situation colombienne), vient donc ce documentaire péruvien, s’intéressant au massacre du 3 avril 1983, perpétré par les hommes du Sentier Lumineux dans la communauté rurale de Santiago de Lucanamarca et ses villages environnants, dans la région d’Ayacucho, au Pérou. Au début des années 2000, la Commission de la Vérité et de la Réconciliation est chargée d’établir un rapport sur le conflit armé péruvien entre 1980 et 2000. À Lucanamarca, Héctor Gálvez et Carlos Cárdenas suivent ce processus en filmant les exhumations de fosses communes entreprises par la Commission. Ils prennent également l’initiative d’interroger les habitants de la communauté à propos des événements survenus en 1983. Après des analyses en laboratoire, les restes des 69 victimes du massacre sont remis à leurs familles. Vingt ans plus tard, le village peut enfin faire son deuil. Le président de la république du Pérou, Alejandro Toledo, se déplace en personne pour annoncer la création d’écoles et de différentes structures au service du bien public, afin de désenclaver Lucanamarca et ses alentours. Or, des années plus tard - au moment où Gálvez et Cárdenas commencent à filmer -, il apparaît très clairement que les promesses du président n’ont pas été tenues, et que les conclusions de la Commission n’ont suscité, dans la société civile, qu’une insatisfaction globale. La région semble toujours en proie à l’isolement social, économique et politique. Cet isolement même - conséquence directe du désengagement de l’État - qui avait permis au Sentier Lumineux de croître et d’agir. Constatant la situation, le documentaire, plutôt que de cantonner les habitants de Lucanamarca à leurs seuls rôles de victimes, se fait le témoin de leur situation actuelle. Ce choix s’avère judicieux, d’autant plus qu’il est appuyé par TV Cultura (dont Cárdenas est le fondateur), association oeuvrant à des initiatives culturelles et éducatives, et se donnant pour ambition de soutenir le développement du Pérou. Ainsi, ce type de production (diffusée à l’intérieur du Pérou) peut permettre à un véritable travail de mémoire de s’accomplir, et donne la parole aux Péruviens, dont il est urgent qu’ils puissent prendre part au débat démocratique de leur pays. En revanche, la compréhension de la situation s’avère d’autant plus difficile, pour des spectateurs non-Péruviens, que l’identité de la plupart des personnes témoignant devant la caméra n’est pas révélée : leurs propos sont donc soumis à caution. Pour compléter cette vision, il est dès lors conseillé de voir également Paraíso [v.p. 493], du même Héctor Gálvez, oeuvre de fiction sur fond documentaire, beaucoup plus aboutie, et sortie en France en même temps que Lucanamarca.
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